Un commentaire a pointé la phrase suivante de notre avis : « Mais ce n’est malheureusement qu’un prélude à une transformation radicale du quartier où est déjà sur les rails le remplacement de plusieurs îlots pavillonnaires avec leurs jardins et leurs grands arbres par des programmes d’immeubles de standing » : Peut-on avoir plus d’infos sur ce projet?
Voici, dans l’état très imparfait de nos connaissances (le souci de transparence n’était pas une vertu cardinale de cette municipalité) ce que nous pouvons dire, en nous plaçant bien sûr dans l’axe de notre sujet, qui est la lutte contre l’imperméabilisation des sols.
Les parcelles pavillonnaires C, majoritairement autrefois « en pleine terre » ayant été d’ores et déjà vendues par la municipalité au même promoteur (en contradiction avec un legs qui en destinait la plupart à des équipements scolaires), on peut craindre que la même règle de rentabilité maximale de l’espace ne soit mise en œuvre.
Pour la parcelle B, ancien Centre Le Camus, toujours rachetée par le même promoteur, on peut redouter le même destin. On peut encore constater que la moitié de la surface est actuellement « en pleine terre », et surtout qu’elle abrite un groupe d’arbres (un cèdre magnifique et surtout un groupe de vieux chênes, dont sans doute le plus ancien de notre commune, avec plusieurs mètres de circonférence). A nos inquiétudes, la municipalité a toujours refusé de répondre, malgré plusieurs courriers. Nous proposons une rénovation et une transformation du Centre le Camus en appartements pour préserver ce patrimoine.
La parcelle D (ancienne perception remplacée par un parking provisoire) recevra elle aussi un immeuble de grande hauteur, comme sur la place, et il en sera de même pour d’autres lots de cette rue des écoles, le PLU de 2015 le permet. Nous avions proposé qu’on y édifie un parking en silo, avec une capacité suffisante (40 places) pour libérer la place Abrioux et l’aménager avec des espaces permettant l’infiltration, au lieu de l’imperméabiliser totalement. Une proposition alternative que la municipalité n’a jamais voulu étudier.
Si, à la lumière de l’expérience, nos craintes se confirment, l’imperméabilisation des sols va fortement progresser dans ce quartier. A MOINS QUE LA MUNICIPALITÉ N’OBTIENNE DU PROMOTEUR QU’IL SE METTE EN CONFORMITÉ AVEC LES INTENTIONS QU’ELLE AFFICHE DANS SON PROJET DE GESTION DES EAUX PLUVIALES.
La place Abrioux dont la municipalité s’enorgueillit (Oxygène n°269, p8-9) :
(Certes, il manque encore un ultime embellissement : le deuxième gros immeuble promis au promoteur VERRECHIA sur le terrain légué à la municipalité sous condition de le consacrer à des équipements scolaires)
Ce qu’on aurait pu avoir, une place Camélinat piétonne avec ses tilleuls centenaires :
On pouvait refaire le revêtement (en évitant qu’il soit éblouissant),ajouter quelques plate-bande,tout en faisant de grosses économies : pas d’oliviers en bac importés d’Espagne,pas de colonnes métalliques porte plantes-vertes,
etsurtout, pas de parking à 6,5 millions d’euros et vide à 90% !
Ce qui se passe sur la place Abrioux, nous le savons : une « végétalisation » hors sol qui n’a rien à voir avec les espèces locales, ni avec les façades du début du siècle dernier qui ornent le côté nord de la place ; ce qu’on pourra un jour nommer le « style Beschizza ». Tout étant affaire de goût (nous sommes tentés de dire : de bon goût) et comme les avis sont partagés, inutile de nous étendre sur ce qui nous apparaît comme une belle illustration de l’urbanisme brutal qui à grande vitesse défigure notre ville.
Certains diront que c’est toujours mieux que le parking aérien précédent. Nous leur répéterons qu’une autre solution était possible, celle d’un parking en silo avec façade végétalisée rue des Écoles, à la place de l’ancienne perception. Sa contenance aurait été moins grande, maisil n’est pas du tout sûr que ce parking souterrain soit utilisable au-delà de la moitié de sa capacité, soit l’équivalent du parking d’autrefois. Pourquoi ?
Des bruits courent : le deuxième niveau du parking serait inondé, de même que celui du nouvel immeuble Trevi .
On est très tenté de prêter foi à ces rumeurs : elles sont nourries par les riverains, qui entendent jour et nuit le bruit du pompage.
Venez place Abrioux écouter le doux chant des pompes !
Nul n’ignore que d’autres parkings souterrains sont régulièrement inondés. Ce n’est pas faute d’avoir averti la municipalité que l’affleurement de la nappe phréatique justifiait que l’on y réfléchisse à deux fois.
Mais nous avons affaire à une équipe municipale qui ne peut concevoir qu’on soit d’un avis différent du sien, et que les habitants, qui sont sur place depuis bien plus longtemps que notre maire actuel, puissent avoir une expertise. Il n’a donc jamais été question de leur demander leur avis, puisque la loi permet d’aller contre le bon sens. Nous pouvons faire confiance à l’imagination de la première adjointe pour nous fournir une explication et nous divertir encore : la dernière fois, toute l’eau venait de foreuses ! Avec la fin des travaux, il faudra trouver autre chose.
Autre question : où va toute cette eau ? Dans le réseau des eaux pluviales ! Financés par la Région, des réservoirs ont été crées pour pallier les crues qui affectent depuis des décennies tout le sud d’Aulnay. La surcharge du réseau causée par ce pompage ne va-t-elle pas annuler l’amélioration que l’on pouvait attendre de ces équipements ? Sans parler de la dissolution du gypse qui va s’intensifier. N’oublions pas que la situation ne fera que s’aggraver : d’autres immeubles vont encore surgir en remplacement du centre Le Camus, et sur le dernier côté de la place, le maire a déjà pré-vendu au promoteur de Trevi le terrain du legs Pecoroni, donné pour des usages scolaires. Et l’eau qui ne parviendra pas à s’infiltrer dans tous ces parkings souterrains se reportera évidemment vers les sous-sols des pavillons et des immeubles anciens. Sans parler de la consommation débridée d’énergie de toutes ces pompes.
De cette équipe d’écologistes de la dernière heure avant les élections, il n’y a qu’une chose à dire : un stage de mise à niveau s’impose !
Lundi 16 décembre, ouverture de la première réunion « Charte de l’arbre » : sur 15 Aulnaysiens invités, 7 présents. En période de grève des transports, maintenir une telle réunion à 18h30 en dit long sur le souci de s’assurer de la présence des citoyens. Et dès la première image du Powerpoint (dont nous n’avons eu aucune version papier, à la différence du Maire-Adjoint et des personnels administratifs), tout est dit : un montage d’arbres abattus dans les parcs municipaux et d’arbres d’alignement malades. Nous ne sommes pas là pour construire un dispositif de gestion de l’ensemble du patrimoine arboré, public et privé, mais pour nous associer à une politique d’abattage.
Soyons clairs : nous ne contestons pas la réalité des maladies (encore faudrait-il qu’on nous communique les diagnostics précis, sans nous demander de tout croire sur parole), mais si comme on nous le dit, on ne peut rien faire, à quoi sert notre participation ?
Car les maladies naturelles ne sont pas les seuls ennemis des arbres. Il y en a bien d’autres : les nouveaux propriétaires des terrains, en particulier les promoteurs, dont le but est évidemment de rentabiliser au maximum l’espace. Sans oublier l’équipe municipale, qui envisage sans état d’âme de transformer en logements le 1/5e du parc Ballanger et qui est restée sourde à l’appel des 850 pétitionnaires qui demandaient d’épargner les tilleuls de l’ex place Camélinat !
Nous avons posé les conditions à notre participation à l’élaboration d’un « Charte de l’arbre » :
La mise en place d’une commission permanente pour la gestion du patrimoine arboré, compétente dans l’attribution des permis de construire et les projets d’aménagement municipaux.
La mise à jour d’un état des lieux
Le réexamen du plan d’abattage systématique
L’inclusion du patrimoine privé dans la réflexion
Ces préconisations se retrouvent dans les documents mis en application dans un certains nombre de communes. On en trouvera un bon exemple sur le site de la ville de Bondy.
Ces textes relèvent d’une volonté politique affichée dès le départ. Il n’y a rien de tel à Aulnay.
Nous ne doutons pas de la bonne volonté des employés de la ville chargés de l’Espace public, mais leur domaine de compétence reste limité à la gestion du domaine public, à l’exclusion de projets comme celui de la place Abrioux ou du parc Ballanger. La politique globale relève des élus. Sans que cette volonté d’engagement global soit affichée clairement, les travaux du groupe de travail ne peuvent être que l’expression de vœux pieux. On nous accuse de procès d’intention, alors que nous nous contentons de tirer les leçons de l’expérience. Nous avons demandé il y a près de deux ans une telle « Charte de l’arbre ». Aucune réponse, malgré une lettre de rappel, rien d’autre qu’une réponse verbale d’un maire-adjoint en séance de comité de pilotage de conseils de quartier : « il y a assez de réunions comme ça ! ». Comment faire confiance à une équipe municipale qui nous a traités avec un tel mépris ?
La vérité, c’est que le lancement de cette « Charte de l’arbre » n’est qu’un contrefeu.La municipalité sent combien est traumatisante pour les habitants l’abattage de nombreux arbres. Il s’agit de se donner un vernis écologique à 3 mois des élections municipales.
Aulnay Environnement ne se prêtera pas à cette opération de « Green washing ».
Notre participation ne pourra être effective qu’après les élections, à la condition qu’il s’agisse d’une véritable Charte contraignante pour tous les projets privés ou municipaux.
Ces dernières semaines, nos
boîtes aux lettres ont débordé de publications vantant le bilan de la
municipalité (en s’appropriant souvent ce qui a été réalisé ou préparé par les
équipes précédentes, comme le passage souterrain de la gare). Qu’en penser pour
les domaines sur lesquels Aulnay Environnement porte sa réflexion, dans une
optique de défense de l’intérêt général ?
La construction : une promesse non tenue.
Le programme de campagne de 2014
annonçait page 7: « nous nous engageons à mettre fin au
bétonnage qui défigure la ville ». Chacun peut juger du respect de
cette promesse. Nous laissons à cette équipe la responsabilité du terme
« bétonnage ». Si cela signifie « construire », cette
promesse était un leurre, car il fallait bien construire, Aulnay commençant à
perdre des habitants après des décennies de quasi-immobilisme. C’est sur la promesse
de ne pas « défigurer » la
ville que le manquement est le plus grave. De nombreuses constructions
nouvelles en zone UD (zone de centralité et axes structurants) font fi de l’un
des premiers articles du règlement du nouveau PLU : « Les
constructions doivent être compatibles,
notamment dans leur volumétrie, leurs matériaux et la composition des
ouvertures et de l’accroche aux constructions limitrophes » (UD,
11/2).
L’urbanisme : une doctrine insensible à la qualité du paysage urbain
Si l’on promet de ne pas
défigurer la ville, c’est qu’on a une conception de la « figure » de
la ville. Celle-ci est au moins double : au nord, une dominance d’habitat
collectif, tandis qu’au sud, c’est le pavillonnaire qui l’emporte. Mais les
choses ne sont pas si tranchées, en particulier dans les « zones de
centralité ». Là, le legs du passé, c’est une coexistence de pavillons et
d’immeubles souvent anciens. Les ouvertures crées par les jardins des pavillons
apportent verdure et lumière à nos rues souvent étroites, et c’est bien là le
paysage qui fait la spécificité et le charme de notre ville. Or cette
sensibilité au paysage n’existe pas : la
doctrine officielle, c’est l’alignement, « la chasse aux dents creuses et
la priorité donnée au cœur d’ilots ».
La grande liberté laissée aux promoteurs s’accompagne d’une indifférence à l’agrément, au confort et même à la sécurité des passants. Les Aulnaysiens souhaitent la construction en retrait : le règlement l’institue en règle. Ils refusent les balcons surplombant : le nouveau règlement les autorise (UA 6/1). Ils se plaignent de l’étroitesse de trottoirs non conformes à la réglementation nationale: jamais l’opportunité n’est saisie pour les élargir, comme cela se voit dans les communes voisines.
Un bel exemple de bétonnage : la place Abrioux
Supprimer le parking était
souhaitable, mais cette grande surface claire et bétonnée sera un redoutable
réverbérateur de chaleur que l’ombre de 9 arbres en pot ne saura pas compenser.
Le parking souterrain qui a nécessité d’énormes travaux et perturbe la circulation
de la nappe phréatique est d’abord un atout pour les promoteurs qui peuvent
construire des immeubles sur des petites parcelles sans parking, alors qu’était
promis en 2014 d’ « imposer la création de deux places de
parking pour chaque nouveau logement » (page 17 du programme).
C’est la commune qui paie : plus de 6M d’Euros ! La libération du
terrain de l’ancienne perception offrait pourtant la solution bien moins
onéreuse d’un parking en silo avec façade et toit végétalisés (comme à
Paris !) de capacité équivalente à celui de la place. Et que dire de l’accès automobile dans un
espace parcouru pas les centaines d’enfants de trois établissements
scolaires !
La piscine : le choix du prestige au détriment des habitants
Alors qu’il était possible
d’aménager le bassin extérieur pour permettre une continuité de l’apprentissage
de la natation, le choix a été fait de tout raser pour construire un ensemble de loisirs concurrent de celui
du Mesnil-Amelot. Après 5 années sans piscine, on nous promet des tarifs supérieurs à celui de tous les
bassins des alentours. Ce que demandaient les Aulnaysiens, c’est une
piscine pour apprendre à nager ! Les a-t-on consultés ? Et que dire
du poids à venir sur les finances communales alors qu’on a échappé de justesse
à la mise sous tutelle, au prix d’un contrat léonin avec le gouvernement !
Les espaces verts : le petit jardin qui cache la grande zone
industrielle
Beaucoup de battage autour des
nouveaux parcs, parfois minuscules (parc Félix Fessart). Le parc du quartier
Balagny, à y regarder de près, donne directement sur l’autoroute avec toutes
ses nuisances sonores et est collé à un stockage en plein air des montagnes
d’échafaudages. Surtout il sert d’alibi
à une mutation dont on ne nous dit rien : celle d’un vaste espace vert
« à vocation sportive » et autrefois en partie légué spécifiquement
pour les activités de plein air du club canin. Le club a disparu (400
adhérents) avec l’espace vert, au profit d’une zone industrielle qui ne demande
qu’à s’étendre.
Val Francilia : l’opacité et la désinformation
Pour une fois, mais
sans avoir jamais publié les images du projet, la municipalité a consulté
les habitants, (150 volontaires maximum) et leur verdict a été sans
appel : le projet qui prévoit de construire sur 5 hectares du parc
Ballanger et de rayer de la carte I’IME Toulouse-Lautrec est rejeté par les
Aulnaysiens. A quelques mois des municipales, la volte-face s’imposait. Le
cabinet d’étude, seul coupable de n’avoir pas perçu l’attachement des habitants
à leur parc, doit revoir son projet. Le Maire ne l’avait donc pas
prévenu ?
La « Charte de l’arbre » : une année de perdue
Par une lettre au Maire datée du3 avril 2018, Aulnay
Environnement demandait la création d’une commission chargée d’élaborer une
Charte de l’arbre. Nous n’avons jamais eu de réponse. Voilà maintenant que la
municipalité invite les Aulnaysiens à participer à un tel document. Mais notre
demande reposait sur la création d’une commission mixte pérenne associant
durablement les habitants à la gestion du patrimoine arboré. Cette demande
sera-t-elle entendue ? Cette poussée de fièvre écologique sera-t-elle
autre chose qu’une manœuvre électoraliste ?
La démocratie locale :
un grave déficit
En 2014, la promesse était de « consulter les riverains avant tout projet de modification de leur quartier » (p7). Force est de constater qu’on n’a jamais demandé aux habitants des quartiers sud, autour de l’ex-place Camélinat, s’ils étaient d’accord pour son total bouleversement. Jamais aucune proposition alternative n’a été étudiée. C’est le « fait du prince ». Aucune consultation des habitants sur le choix de construire un centre nautique qui pèsera très lourdement sur les budgets futurs, en privant durant 5 ans les Aulnaysiens d’une piscine. Jamais la propagande municipale, si abondante, n’a publié de plan du projet Val Francilia. Les conseils de quartier ne servent que de tribune pour les membres de la municipalité. Le Comité de pilotage des Conseils de quartier, dont on pourrait penser qu’il doit recevoir les remontées des travaux et des demandes des Conseils, n’est que l’occasion donnée aux services municipaux de présenter un bilan positif de leur action. Le Conseil économique, Social et Environnemental est vite devenu une institution fantôme vouée à servir de public à l’information municipale. Les associations trop indépendantes de la municipalité sont sabordées lorsque c’est possible : ainsi l’Office de Tourisme, dont la présidente n’a été prévenue de la dissolution que le matin même du conseil municipal décisif. Celles qui disposent de terrains libres de toute construction subissent le même sort, comme le club canin.
Sur tous les sujets évoqués ici, Aulnay Environnement a tenté de faire
entendre la voix de l’intérêt général, par des articles dans les blogs, des
pétitions, des tracts, des réunions publiques et des actions en justice. Elle a
rarement été entendue. Mais, grâce à la
mobilisation très active d’autres associations (VME, CADA, ABC), le projet Val
Francilia destructeur du parc Ballanger a été ajourné.
Dans l’avenir, nous pouvons craindre d’autres graves atteintes à notre patrimoine : La construction sur le centre gare, suspendue jusqu’aux élections par un « Périmètre d’étude » reprendra de plus belle, avec la disparition probable de beaux pavillons patrimoniaux. Un nouvel immeuble pourra s’élever sur le côté sud de la place Abrioux, la privant de soleil en hiver. Le projet « Val Francilia » renaîtra de ses cendres Etc.
Ce 22 octobre 2019 restera
dans les mémoires de tous les vrais amoureux de la place Abrioux !
L’olivier promis par le Maire dans son discours inaugural est enfin
arrivé ! Réjouissons-nous sans arrière-pensée de voir la nature réaffirmer
sa présence dans ce décor devenu entièrement minéral.
Les centaines de personnes qui ont signé
la pétition contre l’abattage des tilleuls doivent reconnaître combien
ils avaient tort de s’obstiner à défendre des arbres qui avaient perdu leur
droit de cité dans notre ville. Comme notre Maire et ses adjoints avaient raison
de traiter de telles initiatives par le mépris !
En effet, dans un
contexte de réchauffement climatique et sur un site où l’on pompe
frénétiquement l’eau de la nappe, il faut reconnaître combien le choix d’un arbre adapté à la sécheresse est sage et
approprié. Et n’oublions pas que lorsqu’on aime, on ne compte pas ! Un
olivier vaut bien vingt tilleuls terriblement affectés par les maladies. (Il faudra cependant veiller à ce qu’à
chaque voyage en Italie, tous veillent à ne pas ramener la responsable du « complexe du dessèchement rapide de l’olivier », cette bactérie
qui fait rage dans la péninsule !).
Nous cherchons souvent des raisons d’être fiers
d’être Aulnaysiens. Voilà qui doit nous contenter. Après nous avoir mis sous le
patronage de L’Empereur avec le Cours
Napoléon Bonaparte, notre Maire se pose en émule d’Athéna, (justement la déesse
de la sagesse) qui offrit l’olivier à la ville qui porte son nom !
Aulnay-sous-bois,
la nouvelle Athènes !
La place Abrioux, notre acropole !
Pour ceux qui trouveront ce parallèle trop savant,
avouons tout de même notre ignorance : dans quelle mythologie y a t-il un
dieu pour le ridicule ?
Sur l’ensemble du territoire d’Aulnay, il n’y a pas besoin
de descendre de 2 niveaux de parking pour rencontrer la nappe phréatique, ce
constat est fait depuis plusieurs dizaines d’années par tous les services
compétents sur la commune et sur le département.
Aller pomper dans les sous-sols
dans l’espoir d’assécher des niveaux inférieurs construits en sous-estimation
des réalités géologiques constitue une erreur, mais en négligeant ces réalités,
cela constitue une double faute.
La première faute est bien
connue, c’est l’inondation assurée en cas de fortes précipitations.
La deuxième faute, c’est qu’il
faut prendre en compte que le fait de pomper l’eau de la nappe phréatique,
entraîne aussi l’évacuation de gypse dissous dans la nappe saturée. La nappe se
renouvelant sans cesse, d’autres poches de gypse se dissolvent dans une eau non
saturée. Il apparaît alors des excavations de terrains, plus ou moins proches
du point de pompage. Plusieurs cas ont été constatés sur Aulnay ou dans les
communes avoisinantes au cours des dernières décennies.
Rappel : ce problème de
pompage, avec les conséquences sur la dissolution des poches de gypse a été
soulevé et condamné lors de la construction de la Grande Nef, place de la gare
à Aulnay. Il y a également dans ces sous-sols un pompage permanent, donc
d’évacuation de gypse dissous.
L’immeuble situé à l’angle des
rues Aristide Briand et Jules Princet et récemment livré comporte également 2
niveaux de parking en sous-sols. La différence avec le parking Abrioux, c’est
qu’il est construit dans un espace cuvelé, donc étanche à toute infiltration.
Il n’est est pas moins dangereux, car en cas de fortes précipitations et de
débordements sur la chaussée comme cela a été maintes fois constaté dans ce
secteur, l’inondation arrivera tel un entonnoir par l’entrée du parking.
D’autres constructions en cours
ou en projets doivent faire preuve d’une étude toute particulière dans le cas
de constructions en sous-sol. En règle générale, il est prudent d’éviter
d’enfoncer tout type de construction au sein de la nappe phréatique. Ces
recommandations ne sont pas nouvelles, elles sont apparues sur le territoire aulnaysien
dès les premiers constats d’inondations dans les années 1970 par l’association
des aulnaysiens victimes des dégâts des eaux.
Il y a quelques semaines, Aulnay Environnement s’était ici même inquiété de la présence de grandes mares au fond du chantier du futur parking Abrioux, et s’était demandé si par hasard, cela ne serait pas dû à la présence de la nappe phréatique. Du haut de sa superbe, la première adjointe nous avait renvoyé à nos chères études : laissez donc faire les experts !
La présence de cette eau s’expliquait tout simplement par l’activité des foreuses qui ne pouvaient fonctionner à sec !
Nous aurions pu alors parler du bruit des pompes fonctionnant jour et nuit, mais à quoi bon contrarier l’autorité de ceux qui ne ratent jamais l’occasion de s’affirmer professionnels ? Et maintenant que le parking est presque entièrement recouvert par une dalle de béton, la place Abrioux est comme une métaphore de la politique de la municipalité : tout est caché.
Mais écoutons l’avis d’un professionnel, d’un vrai :
« Il y a en permanence 6 à 8 pompes qui fonctionnent à plein régime.On n’a jamais vu une telle pression de la nappe phréatique ! »
Dont acte. On nous rétorquera que le Tribunal Administratif a retoqué la
plainte d’Aulnay Environnement contre ce parking. C’est que la loi est faite
ainsi : s’il y a bien un délit d’offense à l’autorité, il n’y en a pas
pour l’offense au bon sens.
Dans une partie de la ville depuis des siècles abandonnée à la forêt parce que le sol était trop humide pour le mettre en culture, dans un quartier marqué depuis des décennies par des inondations à répétition, creuser un parking souterrain à deux niveaux était de toute évidence une aberration. Pour quelqu’un qui connaissait bien la ville, pour n’importe quel habitant des quartiers sud, qui avait l’expertise de l’expérience ou du moins entendu parler de ces inondations, la prudence s’imposait. Nos ancêtres ne construisaient pas dans le lit majeur des fleuves, il a fallu attendre l’aveuglement du XXe siècle pour déclarer constructibles des zones inondables.
En
ce début du XXIe siècle, nos édiles ont un siècle de retard !
On nous dira que, grâce au département, le réseau d’assainissement est
en train d’être recalibré. Mais les professionnels, les vrais, savent bien que
même ainsi amélioré, il ne sera jamais capable de faire face à des crues
centennales. Alors pourquoi le surcharger d’emblée en y rejetant les eaux de la
nappe, en privant les grands arbres proches d’une bonne partie de l’eau qui
leur est nécessaire ? Sans oublier qu’il a fallu creuser un réservoir
supplémentaire devant le collège, non prévu à l’origine. Aux frais de
qui ?
La démonstration que cette municipalité piétine ses promesses de consulter les habitants pour tout nouveau
projet n’est plus à faire : malgré notre insistance, aucune consultation
n’a jamais été entreprise sur ce parking qui représente le quart des
investissements annuels de la commune.
Mais que penser de tous les abus de langage, lorsqu’on nous présente comme le cœur d’un « écoquartier » un projet qui gaspille ainsi l’énergie et la ressource, qui ouvre une sortie de parking à quelques pas d’une école primaire, dans des rues ponctuellement saturées par l’automobile alors que rien n’est prévu pour encourager l’usage du vélo ?
Que penser d’un discours d’inauguration où l’on prétend « revégétaliser » la place alors qu’on remplace 20 tilleuls centenaires par 9 arbres en pot, et qui met la future dalle-puits de chaleur couvrant le parking sous le patronage de Marcel Pagnol,
Ces dernières semaines, nos
boîtes aux lettres ont débordé de publications vantant le bilan de la
municipalité (en s’appropriant souvent ce qui a été réalisé ou préparé par les
équipes précédentes, comme le passage souterrain de la gare). Qu’en penser pour
les domaines sur lesquels Aulnay Environnement porte sa réflexion, dans une
optique de défense de l’intérêt général ?
La construction : une promesse non tenue.
Le programme de campagne de 2014
annonçait page 7: « nous nous engageons à mettre fin au
bétonnage qui défigure la ville ». Chacun peut juger du respect de
cette promesse. Nous laissons à cette équipe la responsabilité du terme
« bétonnage ». Si cela signifie « construire », cette
promesse était un leurre, car il fallait bien construire, Aulnay commençant à
perdre des habitants après des décennies de quasi-immobilisme. C’est sur la
promesse de ne pas
« défigurer » la ville que le manquement est le plus grave. De
nombreuses constructions nouvelles en zone UD (zone de centralité et axes
structurants) font fi de l’un des premiers articles du règlement du nouveau
PLU : « Les constructions doivent être compatibles, notamment dans leur
volumétrie, leurs matériaux et la composition des ouvertures et de l’accroche
aux constructions limitrophes » (UD, 11/2).
L’urbanisme : une doctrine insensible à la qualité du paysage urbain
Si l’on promet de ne pas
défigurer la ville, c’est qu’on a une conception de la « figure » de
la ville. Celle-ci est au moins double : au nord, une dominance d’habitat
collectif, tandis qu’au sud, c’est le pavillonnaire qui l’emporte. Mais les
choses ne sont pas si tranchées, en particulier dans les « zones de
centralité ». Là, le legs du passé, c’est une coexistence de pavillons et
d’immeubles souvent anciens. Les ouvertures crées par les jardins des pavillons
apportent verdure et lumière à nos rues souvent étroites, et c’est bien là le
paysage qui fait la spécificité et le charme de notre ville. Or cette
sensibilité au paysage n’existe pas : la
doctrine officielle, c’est l’alignement, « la chasse aux dents creuses et
la priorité donnée au cœur d’ilots ».
La grande liberté laissée aux
promoteurs s’accompagne d’une indifférence à l’agrément, au confort et même à
la sécurité des passants. Les Aulnaysiens souhaitent la construction en
retrait : le règlement l’institue en règle. Ils refusent les balcons
surplombant : le nouveau règlement les autorise (UA 6/1). Ils se plaignent
de l’étroitesse de trottoirs non conformes à la réglementation nationale :
jamais l’opportunité n’est saisie pour
les élargir, comme cela se voit dans les communes voisines.
Un bel exemple de bétonnage :
la place Abrioux
Supprimer le parking était
souhaitable, mais cette grande surface claire et bétonnée sera un redoutable
réverbérateur de chaleur que l’ombre de 9 petits arbres en pot ne saura compenser. Le
parking souterrain qui a nécessité d’énormes travaux et perturbe la circulation
de la nappe phréatique est d’abord un atout pour les promoteurs qui peuvent
construire des immeubles sur des petites parcelles sans parking, alors qu’était
promis en 2014 d’ « imposer la création de deux places de
parking pour chaque nouveau logement » (page 17 du programme).
C’est la commune qui paie : plus de 6M d’Euros ! La libération du
terrain de l’ancienne perception offrait pourtant la solution bien moins
onéreuse d’un parking en silo avec façade et toit végétalisés (comme à
Paris !) de capacité équivalente à celui de la place. Et que dire de l’accès automobile dans un
espace parcouru pas les centaines d’enfants de trois établissements
scolaires !
La piscine : le choix du prestige au détriment des habitants
Alors qu’il était possible d’aménager
le bassin extérieur pour permettre une continuité de l’apprentissage de la
natation, le choix a été fait de tout raser pour construire un ensemble de
loisirs concurrent de celui du Mesnil-Amelot. Après 5 années sans piscine, on
nous annonce des tarifs supérieurs à celui de tous les bassins des alentours. Ce que demandaient les
Aulnaysiens, c’est une piscine pour apprendre à nager ! Les a-t-on
consultés ? Et que dire aussi du
poids à venir sur les finances communales alors qu’on a échappé de justesse à
la mise sous tutelle, au prix d’un contrat léonin avec le gouvernement !
Les espaces verts : le petit jardin qui cache la grande zone
industrielle
Beaucoup de battage autour des
nouveaux parcs, parfois minuscules (parc Félix Fessart). Quand au parc du
quartier Balagny, il donne directement
sur l’autoroute avec toutes ses nuisances sonores et est collé à un strockage
en plein air de montagnes d’échafaudages. Surtout il sert d’alibi à une
mutation dont on ne nous dit rien : celle d’un vaste espace vert « à
vocation sportive » et autrefois en partie légué spécifiquement pour les
activités de plain air du club canin. Le club a disparu (400 adhérents) avec
l’espace vert, au profit d’une zone industrielle qui ne demande qu’à s’étendre.
Où est ici le verdissement de la
ville ?
Val Francilia : l’opacité et la désinformation
Pour une fois, mais
sans avoir jamais publié les images du projet, la municipalité a consulté
les habitants, (150 volontaires maximum) et leur verdict a été sans
appel : le projet qui prévoit de construire sur 5 hectares du parc
Ballanger et de rayer de la carte I’IME Toulouse-Lautrec est rejeté par les
Aulnaysiens. A quelques mois des municipales, la volte-face s’imposait. Le
cabinet d’étude serait le seul coupable
de n’avoir pas perçu l’attachement des habitants à leur parc et doit revoir son
projet. Le Maire ne l’avait donc pas
prévenu ?
La « Charte de l’arbre » : une année de perdue
Par une lettre au Maire datée du3 avril 2018, Aulnay
Environnement demandait la création d’une commission chargée d’élaborer une
Charte de l’arbre. Nous n’avons jamais eu de réponse. Voilà maintenant que la
municipalité invite les Aulnaysiens à participer à un tel document. Mais notre
demande reposait sur la création d’une commission mixte pérenne
associant durablement les habitants à la gestion du patrimoine arboré. Cette
demande sera-t-elle entendue ? Cette
poussée de fièvre écologique sera-t-elle autre chose qu’une manœuvre
électoraliste ?
La démocratie locale :
un grave déficit
En 2014, la promesse était de « consulter
les riverains avant tout projet de modification de leur quartier »
(p7). Force est de constater qu’on n’a jamais demandé aux habitants des
quartiers sud, autour de l’ex-place Camélinat, s’ils étaient d’accord pour
son total bouleversement. Jamais aucune proposition alternative n’a été
étudiée. C’est le « fait du prince ».
Aucune consultation des habitants sur le choix
de construire un centre nautique qui pèsera très lourdement sur les budgets
futurs, en privant durant 5 ans les Aulnaysiens d’une piscine.
Jamais la propagande municipale, si abondante,
n’a publié de plan du projet Val Francilia.
Les conseils de quartier servent surtout de tribune
aux membres de la municipalité.
Le Comité de pilotage des Conseils de
quartier, dont on pourrait penser qu’il doit recevoir les remontées des
travaux et des demandes des Conseils, n’est que l’occasion donnée aux
services municipaux de présenter un bilan positif de leur action.
Le Conseil économique, Social et
Environnemental est vite devenu une institution fantôme vouée à servir de vecteur
à l’information municipale.
Les associations trop indépendantes de la
municipalité sont sabordées lorsque c’est possible : ainsi l’association
de l’Office de Tourisme, dont la présidente n’a été prévenue de la
dissolution que le matin même du conseil municipal décisif. Celles qui
disposent de terrains libres de toute construction subissent le même sort,
comme le club canin.
Sur tous les sujets évoqués ici, Aulnay Environnement a tenté de faire entendre la voix de l’intérêt général, par des articles dans les blogs, des pétitions, des tracts, des réunions publiques et des actions en justice. Elle a rarement été entendue.
Mais, grâce à la mobilisation très active d’autres associations (VME,
CADA, ABC), le projet Val Francilia destructeur du parc Ballanger a été
ajourné.
Dans
l’avenir, nous pouvons craindre d’autres graves atteintes à notre
patrimoine :
La construction sur le
centre gare, suspendue jusqu’aux élections par un « Périmètre
d’étude » pourra reprendre de plus belle, avec la disparition probable
de beaux pavillons patrimoniaux. Un nouvel immeuble pourra
s’élever sur le côté sud de la place Abrioux, sur un terrain léguépour
des usages scolaires, la privant de soleil en hiver.La compagnie d’arc pourra subir
le même sort que le club canin. Le projet « Val Francilia » pourra renaître de ses cendres.
etc.
En adhérant, renforcez Aulnay Environnement pour la défense de notre paysage urbain !
Il semble que pour certains il ne soit pas trop tôt pour lancer la campagne électorale. C’est comme la guerre, il faut tirer les premiers. Et l’on sait que la première victime de la guerre, c’est la vérité. Il faut s’attendre à ce que dans les mois qui viennent, la propagande batte son plein, avec toute une armada de contre-vérités et de « faits alternatifs ».
La lecture d’un commentaire posté par un de nos maire-adjoint nous avait permis de relever quelques procédés bien caractéristiques de la propagande, et il s’avère que le tract distribué obéit à la même logique.