Il y a quelques semaines, Aulnay Environnement s’était ici même inquiété de la présence de grandes mares au fond du chantier du futur parking Abrioux, et s’était demandé si par hasard, cela ne serait pas dû à la présence de la nappe phréatique. Du haut de sa superbe, la première adjointe nous avait renvoyé à nos chères études : laissez donc faire les experts !
La présence de cette eau s’expliquait tout simplement par l’activité des foreuses qui ne pouvaient fonctionner à sec !
Nous aurions pu alors parler du bruit des pompes fonctionnant jour et nuit, mais à quoi bon contrarier l’autorité de ceux qui ne ratent jamais l’occasion de s’affirmer professionnels ? Et maintenant que le parking est presque entièrement recouvert par une dalle de béton, la place Abrioux est comme une métaphore de la politique de la municipalité : tout est caché.
Mais écoutons l’avis d’un professionnel, d’un vrai :
« Il y a en permanence 6 à 8 pompes qui fonctionnent à plein régime. On n’a jamais vu une telle pression de la nappe phréatique ! »
Dont acte. On nous rétorquera que le Tribunal Administratif a retoqué la
plainte d’Aulnay Environnement contre ce parking. C’est que la loi est faite
ainsi : s’il y a bien un délit d’offense à l’autorité, il n’y en a pas
pour l’offense au bon sens.
Dans une partie de la ville depuis des siècles abandonnée à la forêt parce que le sol était trop humide pour le mettre en culture, dans un quartier marqué depuis des décennies par des inondations à répétition, creuser un parking souterrain à deux niveaux était de toute évidence une aberration. Pour quelqu’un qui connaissait bien la ville, pour n’importe quel habitant des quartiers sud, qui avait l’expertise de l’expérience ou du moins entendu parler de ces inondations, la prudence s’imposait. Nos ancêtres ne construisaient pas dans le lit majeur des fleuves, il a fallu attendre l’aveuglement du XXe siècle pour déclarer constructibles des zones inondables.
En
ce début du XXIe siècle, nos édiles ont un siècle de retard !
On nous dira que, grâce au département, le réseau d’assainissement est
en train d’être recalibré. Mais les professionnels, les vrais, savent bien que
même ainsi amélioré, il ne sera jamais capable de faire face à des crues
centennales. Alors pourquoi le surcharger d’emblée en y rejetant les eaux de la
nappe, en privant les grands arbres proches d’une bonne partie de l’eau qui
leur est nécessaire ? Sans oublier qu’il a fallu creuser un réservoir
supplémentaire devant le collège, non prévu à l’origine. Aux frais de
qui ?
La démonstration que cette municipalité piétine ses promesses de consulter les habitants pour tout nouveau
projet n’est plus à faire : malgré notre insistance, aucune consultation
n’a jamais été entreprise sur ce parking qui représente le quart des
investissements annuels de la commune.
Mais que penser de tous les abus de langage, lorsqu’on nous présente comme le cœur d’un « écoquartier » un projet qui gaspille ainsi l’énergie et la ressource, qui ouvre une sortie de parking à quelques pas d’une école primaire, dans des rues ponctuellement saturées par l’automobile alors que rien n’est prévu pour encourager l’usage du vélo ?
Que penser d’un discours d’inauguration où l’on prétend « revégétaliser » la place alors qu’on remplace 20 tilleuls centenaires par 9 arbres en pot, et qui met la future dalle-puits de chaleur couvrant le parking sous le patronage de Marcel Pagnol,
PARCE QU’ON Y VERRA UN OLIVIER !