Ce qui se passe sur la place Abrioux, nous le savons : une « végétalisation » hors sol qui n’a rien à voir avec les espèces locales, ni avec les façades du début du siècle dernier qui ornent le côté nord de la place ; ce qu’on pourra un jour nommer le « style Beschizza ». Tout étant affaire de goût (nous sommes tentés de dire : de bon goût) et comme les avis sont partagés, inutile de nous étendre sur ce qui nous apparaît comme une belle illustration de l’urbanisme brutal qui à grande vitesse défigure notre ville.
Certains diront que c’est toujours mieux que le parking aérien précédent. Nous leur répéterons qu’une autre solution était possible, celle d’un parking en silo avec façade végétalisée rue des Écoles, à la place de l’ancienne perception. Sa contenance aurait été moins grande, mais il n’est pas du tout sûr que ce parking souterrain soit utilisable au-delà de la moitié de sa capacité, soit l’équivalent du parking d’autrefois. Pourquoi ?

Des bruits courent : le deuxième niveau du parking serait inondé, de même que celui du nouvel immeuble Trevi .
On est très tenté de prêter foi à ces rumeurs : elles sont nourries par les riverains, qui entendent jour et nuit le bruit du pompage.
Venez place Abrioux écouter le doux chant des pompes !
Nul n’ignore que d’autres parkings souterrains sont régulièrement inondés. Ce n’est pas faute d’avoir averti la municipalité que l’affleurement de la nappe phréatique justifiait que l’on y réfléchisse à deux fois.
Mais nous avons affaire à une équipe municipale qui ne peut concevoir qu’on soit d’un avis différent du sien, et que les habitants, qui sont sur place depuis bien plus longtemps que notre maire actuel, puissent avoir une expertise. Il n’a donc jamais été question de leur demander leur avis, puisque la loi permet d’aller contre le bon sens. Nous pouvons faire confiance à l’imagination de la première adjointe pour nous fournir une explication et nous divertir encore : la dernière fois, toute l’eau venait de foreuses ! Avec la fin des travaux, il faudra trouver autre chose.
Autre question : où va toute cette eau ? Dans le réseau des eaux pluviales ! Financés par la Région, des réservoirs ont été crées pour pallier les crues qui affectent depuis des décennies tout le sud d’Aulnay. La surcharge du réseau causée par ce pompage ne va-t-elle pas annuler l’amélioration que l’on pouvait attendre de ces équipements ? Sans parler de la dissolution du gypse qui va s’intensifier. N’oublions pas que la situation ne fera que s’aggraver : d’autres immeubles vont encore surgir en remplacement du centre Le Camus, et sur le dernier côté de la place, le maire a déjà pré-vendu au promoteur de Trevi le terrain du legs Pecoroni, donné pour des usages scolaires. Et l’eau qui ne parviendra pas à s’infiltrer dans tous ces parkings souterrains se reportera évidemment vers les sous-sols des pavillons et des immeubles anciens. Sans parler de la consommation débridée d’énergie de toutes ces pompes.
De cette équipe d’écologistes de la dernière heure avant les élections, il n’y a qu’une chose à dire : un stage de mise à niveau s’impose !