Il faut lire Oxygène ! Cette publication de propagande en dit long sur les confusions entretenues par l’équipe municipale. Il est vrai que la tribune de l’adjoint délégué à l’Environnement et aux espaces verts a la prudence de ne jamais parler d’écologie, ce qui est déjà révélateur de l’archaïsme de la pensée animant l’action municipale, quand tous les partis tiennent peu ou prou à se verdir. Pour faire simple, l’écologie vise à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement naturel ainsi qu’à la protection de ce dernier. Ce n’est assurément pas la problématique de l’adjoint délégué à l’Environnement.
« Création » est un leurre lorsqu’il s’agit d’espaces naturels existants : on ne peut parler alors que d’aménagement et d’ouverture au public. C’est bien le cas du parc Napoléon, mieux nommé Solitude, le plus grand des espaces : c’était depuis des décennies un espace abandonné à lui-même. Nul doute que la biodiversité y était bien plus forte qu’après aménagement. La municipalité actuelle bénéficie de l’opportunité de réaliser la « trame verte » qui est un projet qui court depuis plusieurs décennies. Quant à la « végétalisation » à grand renfort de colonnes métalliques, chacun peut juger de son intérêt écologique.
Instauration d’une Charte de l’Arbre
Première nouvelle ! Où est ce texte, qui devait être rédigé en concertation avec les habitants ?
Plantation de 900 arbres
Ce chiffre n’a aucun sens, sans communication du ratio arbres coupés/plantés. Et le bénéfice écologique apporté par un jeune arbre est sans commune mesure avec celui des arbres disparus.
Le bilan est donc mince. En revanche, avoir créé un puits de chaleur en remplaçant les arbres de haute tige de la place-vitrine Abrioux par des arbres en pot et avoir arraché à son milieu naturel un arbre de plus de 500 ans (importé d’Espagne avec un bilan carbone désastreux) est un parfait non-sens écologique. Et rien n’est dit de la disparition du vaste espace de loisir de Balagny confié autrefois en partie au club canin et remplacé par une zone d’activités, ni des menaces qui planent sur d’autres espaces de ce genre, comme celui de Savigny. Finalement, la meilleure décision prise lors de cette mandature est d’avoir provisoirement renoncé à urbaniser une bonne partie du parc Ballanger. Mais restons vigilants.
Soyons clair : ce dont se vante l’adjoint délégué à l’Environnement et aux espaces vert, c’est du cosmétique. Des aménagements certes agréables pour le public, le parc Floréal en étant le meilleur exemple, mais qui ne sont guère différents de la politique de fleurissement de la ville et ne compensent pas les atteintes à l’équilibre écologique faites ailleurs. C’est en tous cas un bel argument de vente pour les promoteurs des nouveaux immeubles proches de ces aménagements.
Que serait une politique réellement ambitieuse ? Une action énergique vers le parc privé pour arrêter dans toutes les zones le bétonnage intensif avec imperméabilisation systématique des sols et disparition des arbres et des jardins. Bien sûr, ce serait moins visible et moins exploitable en termes de propagande. Mais cela profiterait durablement à tous, et pas seulement aux néo-aulnaysiens.
Pourquoi parler d’environnement plutôt que d’écologie ? Parce que l’écologie a une dimension essentiellement démocratique, elle se met en œuvre avec la participation des habitants. Or écouter les habitants, organiser les échanges et chercher des solutions de compromis est une chose qui semble faire horreur à cette municipalité, qui ne répond plus à aucun courrier et couvre d’anathèmes ceux dont elle prétend qu’ « ils salissent notre ville » parce qu’ils souhaitent une urbanisation qui ne laisse pas toute liberté aux promoteurs, qui protège les piétons et le patrimoine bâti autant que naturel. Aulnay Environnement serait ainsi une « association politisée ». Nous nous vantons d’avoir en notre sein des membres qui font des choix électoraux différents, et nous aimerions que ce dialogue et ce respect qui s’établit entre nos membres soit partagé par nos élus, ces élus qui ne l’ont été que par une toute petite minorité d’inscrits.
Certains se demandent : que fait Aulnay Environnement ? Face à une municipalité qui refuse tout dialogue, que faire en effet ? Nous sommes ouverts à toutes les suggestions, mais rien ne peut être fait sans les habitants. Nous les invitons donc à nous rejoindre (aulnay.environnement@gmail.com) pour être plus que jamais une force d’information, d’analyse et de proposition.
Ces dernières semaines, nos
boîtes aux lettres ont débordé de publications vantant le bilan de la
municipalité (en s’appropriant souvent ce qui a été réalisé ou préparé par les
équipes précédentes, comme le passage souterrain de la gare). Qu’en penser pour
les domaines sur lesquels Aulnay Environnement porte sa réflexion, dans une
optique de défense de l’intérêt général ?
La construction : une promesse non tenue.
Le programme de campagne de 2014
annonçait page 7: « nous nous engageons à mettre fin au
bétonnage qui défigure la ville ». Chacun peut juger du respect de
cette promesse. Nous laissons à cette équipe la responsabilité du terme
« bétonnage ». Si cela signifie « construire », cette
promesse était un leurre, car il fallait bien construire, Aulnay commençant à
perdre des habitants après des décennies de quasi-immobilisme. C’est sur la
promesse de ne pas
« défigurer » la ville que le manquement est le plus grave. De
nombreuses constructions nouvelles en zone UD (zone de centralité et axes
structurants) font fi de l’un des premiers articles du règlement du nouveau
PLU : « Les constructions doivent être compatibles, notamment dans leur
volumétrie, leurs matériaux et la composition des ouvertures et de l’accroche
aux constructions limitrophes » (UD, 11/2).
L’urbanisme : une doctrine insensible à la qualité du paysage urbain
Si l’on promet de ne pas
défigurer la ville, c’est qu’on a une conception de la « figure » de
la ville. Celle-ci est au moins double : au nord, une dominance d’habitat
collectif, tandis qu’au sud, c’est le pavillonnaire qui l’emporte. Mais les
choses ne sont pas si tranchées, en particulier dans les « zones de
centralité ». Là, le legs du passé, c’est une coexistence de pavillons et
d’immeubles souvent anciens. Les ouvertures crées par les jardins des pavillons
apportent verdure et lumière à nos rues souvent étroites, et c’est bien là le
paysage qui fait la spécificité et le charme de notre ville. Or cette
sensibilité au paysage n’existe pas : la
doctrine officielle, c’est l’alignement, « la chasse aux dents creuses et
la priorité donnée au cœur d’ilots ».
La grande liberté laissée aux
promoteurs s’accompagne d’une indifférence à l’agrément, au confort et même à
la sécurité des passants. Les Aulnaysiens souhaitent la construction en
retrait : le règlement l’institue en règle. Ils refusent les balcons
surplombant : le nouveau règlement les autorise (UA 6/1). Ils se plaignent
de l’étroitesse de trottoirs non conformes à la réglementation nationale :
jamais l’opportunité n’est saisie pour
les élargir, comme cela se voit dans les communes voisines.
Un bel exemple de bétonnage :
la place Abrioux
Supprimer le parking était
souhaitable, mais cette grande surface claire et bétonnée sera un redoutable
réverbérateur de chaleur que l’ombre de 9 petits arbres en pot ne saura compenser. Le
parking souterrain qui a nécessité d’énormes travaux et perturbe la circulation
de la nappe phréatique est d’abord un atout pour les promoteurs qui peuvent
construire des immeubles sur des petites parcelles sans parking, alors qu’était
promis en 2014 d’ « imposer la création de deux places de
parking pour chaque nouveau logement » (page 17 du programme).
C’est la commune qui paie : plus de 6M d’Euros ! La libération du
terrain de l’ancienne perception offrait pourtant la solution bien moins
onéreuse d’un parking en silo avec façade et toit végétalisés (comme à
Paris !) de capacité équivalente à celui de la place. Et que dire de l’accès automobile dans un
espace parcouru pas les centaines d’enfants de trois établissements
scolaires !
La piscine : le choix du prestige au détriment des habitants
Alors qu’il était possible d’aménager
le bassin extérieur pour permettre une continuité de l’apprentissage de la
natation, le choix a été fait de tout raser pour construire un ensemble de
loisirs concurrent de celui du Mesnil-Amelot. Après 5 années sans piscine, on
nous annonce des tarifs supérieurs à celui de tous les bassins des alentours. Ce que demandaient les
Aulnaysiens, c’est une piscine pour apprendre à nager ! Les a-t-on
consultés ? Et que dire aussi du
poids à venir sur les finances communales alors qu’on a échappé de justesse à
la mise sous tutelle, au prix d’un contrat léonin avec le gouvernement !
Les espaces verts : le petit jardin qui cache la grande zone
industrielle
Beaucoup de battage autour des
nouveaux parcs, parfois minuscules (parc Félix Fessart). Quand au parc du
quartier Balagny, il donne directement
sur l’autoroute avec toutes ses nuisances sonores et est collé à un strockage
en plein air de montagnes d’échafaudages. Surtout il sert d’alibi à une
mutation dont on ne nous dit rien : celle d’un vaste espace vert « à
vocation sportive » et autrefois en partie légué spécifiquement pour les
activités de plain air du club canin. Le club a disparu (400 adhérents) avec
l’espace vert, au profit d’une zone industrielle qui ne demande qu’à s’étendre.
Où est ici le verdissement de la
ville ?
Val Francilia : l’opacité et la désinformation
Pour une fois, mais
sans avoir jamais publié les images du projet, la municipalité a consulté
les habitants, (150 volontaires maximum) et leur verdict a été sans
appel : le projet qui prévoit de construire sur 5 hectares du parc
Ballanger et de rayer de la carte I’IME Toulouse-Lautrec est rejeté par les
Aulnaysiens. A quelques mois des municipales, la volte-face s’imposait. Le
cabinet d’étude serait le seul coupable
de n’avoir pas perçu l’attachement des habitants à leur parc et doit revoir son
projet. Le Maire ne l’avait donc pas
prévenu ?
La « Charte de l’arbre » : une année de perdue
Par une lettre au Maire datée du3 avril 2018, Aulnay
Environnement demandait la création d’une commission chargée d’élaborer une
Charte de l’arbre. Nous n’avons jamais eu de réponse. Voilà maintenant que la
municipalité invite les Aulnaysiens à participer à un tel document. Mais notre
demande reposait sur la création d’une commission mixte pérenne
associant durablement les habitants à la gestion du patrimoine arboré. Cette
demande sera-t-elle entendue ? Cette
poussée de fièvre écologique sera-t-elle autre chose qu’une manœuvre
électoraliste ?
La démocratie locale :
un grave déficit
En 2014, la promesse était de « consulter
les riverains avant tout projet de modification de leur quartier »
(p7). Force est de constater qu’on n’a jamais demandé aux habitants des
quartiers sud, autour de l’ex-place Camélinat, s’ils étaient d’accord pour
son total bouleversement. Jamais aucune proposition alternative n’a été
étudiée. C’est le « fait du prince ».
Aucune consultation des habitants sur le choix
de construire un centre nautique qui pèsera très lourdement sur les budgets
futurs, en privant durant 5 ans les Aulnaysiens d’une piscine.
Jamais la propagande municipale, si abondante,
n’a publié de plan du projet Val Francilia.
Les conseils de quartier servent surtout de tribune
aux membres de la municipalité.
Le Comité de pilotage des Conseils de
quartier, dont on pourrait penser qu’il doit recevoir les remontées des
travaux et des demandes des Conseils, n’est que l’occasion donnée aux
services municipaux de présenter un bilan positif de leur action.
Le Conseil économique, Social et
Environnemental est vite devenu une institution fantôme vouée à servir de vecteur
à l’information municipale.
Les associations trop indépendantes de la
municipalité sont sabordées lorsque c’est possible : ainsi l’association
de l’Office de Tourisme, dont la présidente n’a été prévenue de la
dissolution que le matin même du conseil municipal décisif. Celles qui
disposent de terrains libres de toute construction subissent le même sort,
comme le club canin.
Sur tous les sujets évoqués ici, Aulnay Environnement a tenté de faire entendre la voix de l’intérêt général, par des articles dans les blogs, des pétitions, des tracts, des réunions publiques et des actions en justice. Elle a rarement été entendue.
Mais, grâce à la mobilisation très active d’autres associations (VME,
CADA, ABC), le projet Val Francilia destructeur du parc Ballanger a été
ajourné.
Dans
l’avenir, nous pouvons craindre d’autres graves atteintes à notre
patrimoine :
La construction sur le
centre gare, suspendue jusqu’aux élections par un « Périmètre
d’étude » pourra reprendre de plus belle, avec la disparition probable
de beaux pavillons patrimoniaux. Un nouvel immeuble pourra
s’élever sur le côté sud de la place Abrioux, sur un terrain léguépour
des usages scolaires, la privant de soleil en hiver.La compagnie d’arc pourra subir
le même sort que le club canin. Le projet « Val Francilia » pourra renaître de ses cendres.
etc.
En adhérant, renforcez Aulnay Environnement pour la défense de notre paysage urbain !