Les terrains Citroën Aulnay le 19 Mai 2015
Un objectif fondamental d’un aménagement de l’espace à Aulnay doit être de remédier aux fractures territoriales qui coupent notre commune en 3 : le Sud, le Vieux Pays, les Cités-Nord. 3 espaces avec des populations socialement assez différentes qu’il faut faire vivre ensemble.
Construire des logements sur les terrains Citroën conduit à installer une 4ème ville, séparée des Cités-Nord par les parcs et des voies à grande circulation. Comment intégrer ce nouvel ensemble? Est-ce vraiment une bonne idée d’ajouter les problèmes aux problèmes?
Car on peut craindre une paupérisation à terme de ces logements qui ne pourront pas bénéficier de conditions satisfaisantes en raison du bruit et des risques générés par l’activité de l’aéroport du Bourget. Les 200 hectares de Citroën sont en partie dans la zone de PEB (où l’on ne doit pas construire de logements) et intégralement dans la zone PGS (plan de gêne sonore) : or c’est dans cette zone que l’on prévoit de construire. Au bruit s’ajoute le risque d’accident pour un espace qui se trouve dans l’axe de la zone d’approche de cet aéroport.
Nous pensons donc qu’il ne faut pas construire de logements sur les terrains de Citroën.
La future gare du Grand Paris
Il faut saisir l’opportunité qu’offre la gare du Grand Paris pour recoudre un tissu urbain entre Balagny et le Vieux pays.
L’idée est de déplacer le maximum d’activités industrielles des zones Garenne et Mardelles, proches de la piscine, pour les faire évoluer en zone mixte habitation-industries sans risques. Certaines activités industrielles concernées pourraient sans doute aller vers les terrains de Citroën. Le quartier Balagny ne pourrait qu’y gagner en surmontant ainsi son enclavement.
Les destructions de logements
La municipalité envisage de nouveau de détruire des logements aux « 3.000 ». Après les 900 logements du PRU, elle veut détruire le Galion et 2 tours : combien de logements ? pour les mettre où ?
Détruire et reconstruire ont évidemment un grand avantage pour les intérêts économiques : cela fait marcher l’industrie du bâtiment. Avec beaucoup d’inconvénients pour l’environnement : on imperméabilise les espaces encore libres de constructions, on dépose un peu partout des déchets de BTP dangereux, on intensifie l’extraction de sable, du lit des rivières au littoral. Ne serait-ce pas davantage dans l’intérêt général de chercher à rénover les bâtiments chaque fois que c’est possible et à en faire « muter » l’usage, tout en rénovant bien sûr aussi les voieries et les abords ?
L’ANRU 2
Dans le quartier « Mitry Princet », une forte opposition des habitants se manifeste contre la création
d’une voie Nord-Sud dont le but est la densification sur les terrains UV disponibles.
Le « désenclavement » a bon dos. Le quartier n’est pas très éloigné du Vieux-Pays et peut avoir une bonne desserte de transports en commun grâce à la gare des Beaudottes qui elle-même sera une gare du Grand Paris. La reconquête du CD115 avec un TZEN est prioritaire. Le quartier a surtout besoin de rénovation (bâtiments, chaussées, espaces verts…), de services publics et de commerces… grâce à l’ANRU 2 peut-être ?
Pour le Gros Saule, il y a des difficultés particulières et des atouts. Le quartier est tourné vers la gare des Beaudottes et le quartier de Sevran de même nom, lui aussi loin des centres. C’est sans doute avec Sevran qu’il faut créer une vraie ville. Il y a déjà la gare, l’hôpital, les « grands commerces » (qui font coupure) et le parc du Sausset.
Un sujet est complètement occulté : celui des foyers de travailleurs immigrés (au Gros Saule, route de Mitry ou aux 3.000) et surtout de leurs habitants. La sur-occupation des foyers est une réalité qu’il faut mettre sur la table pour y trouver des solutions humaines.
Difficile de trouver de bonnes solutions qui conviennent à tous : là aussi l’idée de désenclavement ne suffit pas à régler les problèmes.
La protection et la redynamisation des quartiers pavillonnaires
L’objectif répété est de « préserver et redynamiser ». Préserver en limitant la division des terrains et en luttant contre l’habitat indigne et les « marchands de sommeil », d’accord. Mais qu’entend-on par « redynamiser » ? Faut-il comprendre qu’il s’agit de construire sur les terrains disponibles de nouveaux pavillons ? Il ne s’agirait là que d’influer sur le dynamisme de l’offre immobilière destinée aux familles. Ce n’est pas ce que nous entendons par « dynamiser ». La tendance du secteur pavillonnaire, sa nature même, est de segmenter au maximum l’espace en petites unités d’habitation soigneusement clôturées où chacun peut s’abandonner à la tentation du repli sur soi (tout dépend bien sûr des individus, qui peuvent aussi développer de bonnes relations de voisinage). Mais la tendance est là: dynamiser, pour nous, c’est aller contre cette logique, et développer du lien social en créant des lieux de rencontre qui existaient jusqu’à la disparition quasi-totale du petit commerce dans ces quartiers. C’est aussi poursuivre dans la voie de la diversification du bâti qui est une autre caractéristique de notre zone pavillonnaire. Nous suggérons donc de développer un habitat collectif doté d’une volumétrie modeste, ce qu’on appelle l’habitat intermédiaire, en majorité locatif, avec les espaces de réunion qui manquent aux associations aulnaysiennes. Ce serait une excellente façon de combler une lacune d’offre de logement à Aulnay, celle qui concerne nos jeunes en début de « parcours résidentiel », et à l’autre bout du parcours, nos aînés pour lesquels l’entretien d’un pavillon devient trop lourd, les uns et les autres ne souhaitant pas s’éloigner d’un quartier qu’ils aiment.
La concertation
Les réunions PLU sont des réunions d’information, pas de concertation. « Concertation » suppose que l’on parte du travail fait avec les habitants. Il fallait correctement recenser les besoins avec la population de chaque quartier et les faire apparaître dans le PADD. Les réunions auraient dues être précédées de visites avec compte-rendu. Nous avons demandé que soient constitués des groupes de travail thématiques (besoins et création de logements, besoins d’équipements, plan général d’urbanisme, vitalité et maillage du commerce local, circulation, lutte contre les inondations …)
A cette demande, il n’y a jamais eu de réponse.
Les documents essentiels ne sont pas à disposition sur le site municipal comme cela devrait être le cas.
Et pour l’instant l’information sur les problèmes de fond n’a pas été faite par la mairie mais par les associations.