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Nos propositions pour le PLU (1/2)

I/ LE PADD

Quelle croissance?

L’avenir des terrains de PSA et la création d’une gare du Grand Paris Express justifieraient à eux seuls la révision du PLU. Mais ces dossiers doivent s’intégrer à une réflexion d’ensemble sur l’avenir que nous souhaitons pour notre commune. Or il nous manque un document essentiel, qui définisse les besoins réels en habitat (PLH).

Dans un pays dont la population continue de croître, il serait illusoire d’imaginer que la population aulnaysienne puisse rester toujours au même niveau. On ne peut chercher à attirer des entreprises, à développer l’emploi de la commune et croire que cela se ferait sans accroissement démographique, sachant qu’une grande partie des emplois proposés à Aulnay sont assurés par des personnes étrangères à la commune, qui souhaitent légitimement dès que possible rapprocher leur domicile de leur emploi. D’autre part, qui peut se féliciter de voir les jeunes quitter la commune par manque de logements à leur portée?

Il n’en reste pas moins qu’on ne peut souhaiter non plus que la population aulnaysienne augmente rapidement, ce qui impliquerait d’augmenter tout aussi vite l’offre de services publics. Cela semble très difficile dans le contexte actuel. Il faut opter pour une croissance mesurée, donc contrôlée. Ce contrôle de la croissance devrait être l’une des données de base du PLU.

La densification des centres est une nécessité. Le temps de la ville mangeuse d’espace est révolu. Non seulement parce qu’il faut préserver les espaces agricoles, mais surtout parce que l’étalement urbain multiplie et allonge les déplacements, facteurs de stress, de gaspillage et de pollution. Mais cette densification doit être limitée, pour ne pas dégrader les conditions de vie des habitants.

Il faut donc mettre des limites à la construction. C’est dans le règlement du PLU que ces limites doivent être bien définies: nombre d’étages, recul par rapport à la chaussée, surface minimum ne permettant pas la division à l’extrême des parcelles, etc.

L’attractivité

Le maître mot du Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) devrait être « attractivité ». Entendons par là le caractère d’une commune qui attire mais surtout où l’on souhaite rester. Cela suppose d’offrir à des personnes de classes d’âge et de niveau de revenu différents des logements, des emplois, des services ( commerce, transport, santé, éducation, loisirs, culture) avec un cadre de vie agréable (convivialité et sécurité). Cela passe par la correction des faiblesses et la mise en valeur des atouts.

En matière de logements, la principale lacune est le déséquilibre qualitatif et spatial de l’offre, aux deux extrémités du parcours résidentiel. Notre commune manque de logements pour jeunes et foyers monoparentaux, mais aussi de logements de standing pour les cadres des entreprises du secteur ou adaptés aux besoins des personnes âgées. De plus, actuellement, ces différents types de logement sont implantés géographiquement de façon très inégalitaire. Il faut prévoir l’implantation de logements d’un standing plus élevé dans le nord, et dans le sud, des logements locatifs accessibles aux enfants de ceux qui y habitent déjà.

L’état du CD 115, vitrine de notre commune pour tous ceux qui la traversent est alarmant: il commence par un goulet d’étranglement, avec des verrues architecturales, et continue avec une succession de friches et deux cimetières. Il faut un projet ambitieux pour réhabiliter cette voie essentielle.

Il nous faut d’urgence un plan de prévention des risques et impérativement prendre en compte la vulnérabilité de notre territoire aux risques naturels. Outre les risques de dissolution des gypses et de contraction des argiles, la faible pente, la proximité de la nappe phréatique, la présence aujourd’hui masquée de deux rivières, font que le risque d’inondation est partout présent. C’est pourquoi il faut éviter la création de garages en sous-sol pour les pavillons, de même que de parkings enterrés sur deux niveaux pour tous les immeubles collectifs, sans oublier les bassins de rétention à aménager dans les quartiers les plus exposés.

Les mobilités doivent être facilitées, mais l’étroitesse des rues et le bâti existant laissent peu de place à des améliorations autres que pour les piétons (souterrains de la gare, trottoirs…), le développement des transports collectifs et une meilleure répartition des activités culturelles ou sportives sur tout le territoire. L’accentuation du rôle de centralité sous-régionale de la commune demandera des capacités supplémentaires pour le bus et le rail, ainsi que la création d’un parking souterrain (PIR) coté Gare-Nord Mairie. Les parkings publics de 2 roues devront être systématiques, et les constructions privées avoir des parkings 2 roues et poussettes au niveau du sol. Enfin, la recherche de remèdes aux discontinuités de l’espace créées par la Nationale 2 et le réseau ferré doit rester une préoccupation fondamentale.

Les atouts de la commune doivent être préservés et mis en valeur. Les espaces verts doivent être mis en relation pour que l’on puisse parcourir une trame verte. La zone pavillonnaire doit être préservée, aussi bien les espaces végétaux que le patrimoine architectural : dans ce but il est impératif de mettre un terme à la division des terrains. L’offre commerciale, qui a été un atout de la commune, doit voir son déclin enrayé et trouver un nouveau dynamisme. Le pôle culturel du Vieux Pays, avec des institutions de grande qualité, doit être plus visible. Il faut aussi mieux valoriser la centralité régionale apportée par la gare RER en implantant à proximité équipements culturels (autre lieu d’implantation possible pour la médiathèque : voir plus loin), salles pour les grandes réunions et expositions, activités communes aux villes dans le cadre de l’intercommunalité. Par ailleurs, en raison des dimensions de la commune, à l’échelle des quartiers, il faut que chacun dispose d’antennes décentralisées pour les services et des salles de réunion pour les associations.

Où construire?

Où sont les réserves foncières? La tentation de construire autour des « axes structurants » pose problème. Le terme convient historiquement bien à l’axe Anatole France-route de Bondy, aujourd’hui, dans sa partie nord surtout, en déprise commerciale. Il est profondément affecté par la coupure du réseau ferré. Les constructions nouvelles, en particulier sur les terrains libérables par la SNCF doivent s’intégrer à une réflexion d’ensemble sur l’amélioration des échanges de part et d’autre des voies. L’étroitesse des rues de ce quartier est une contrainte dont il faut également tenir compte. L’aménagement envisagé pour le quartier Mairie ne doit pas être abandonné, mais revu à la baisse. Ce quartier Centre Gare-Mairie revêt une importance essentielle et doit servir à développer la mixité sociale, avec le pourcentage de logements sociaux prévu dans la convention avec la région (EPFIF).

Avec la nouvelle gare du GPE, le CD 44, surtout la rue Jacques Duclos va voir renforcée sa fonction d’axe structurant. Le développement d’un bâti de meilleur standing peut être opportun, à condition qu’il ne dégrade pas le cadre de vie des zones pavillonnaires limitrophes.

Le CD 115, qui contourne les pôles historiques de développement, n’a jamais été un axe structurant. C’est bien au contraire un axe à structurer. Affecté par des nuisances significatives dues à une importante circulation de transit, il n’est pas souhaitable d’y implanter des immeubles de grande hauteur qui nuiraient également aux zones pavillonnaires limitrophes. Cet axe serait plus adapté à l’implantation d’équipements, par exemple la médiathèque qui manque à notre commune. Édifiée dans la zone du carrefour du Soleil Levant, à la pointe du pôle culturel, elle pourrait à la fois être ici, par un geste architectural fort, un emblème de notre ville et le point de départ d’un cheminement piéton vers les autres grandes institutions culturelles.

On ne devra pas considérer comme réserve foncière des espaces appropriés par la population comme espaces de loisirs, tels que les terrains au sud du vélodrome, essentiels pour les habitants du quartier Savigny. Les espaces libérés dans la partie sud doivent s’intégrer à un paysage urbain extrêmement divers, qui permet d’envisager des formes d’habitat intermédiaire, collectif et locatif, répondant aux lacunes du parcours résidentiel, mais dont les formes ne seraient pas en rupture avec l’environnement, et permettant une protection efficace du patrimoine arboré.

Il faudrait repartir du PLU 2008 pour la réflexion et permettre l’adaptation fine des permis, en fonction des modifications et des problèmes connus depuis.

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II/ LE ZONAGE

On peut définir des sous-zones pour s’adapter au mieux (sur mesure) au parcellaire. Avant 2008 existait une zone UE intermédiaire : maisons de ville (R + 2). Pourquoi pas des zones UD (franges du centre ville) différenciées : R + 3 ou R + 4 ? Et en zone UA (centre ville), des zones R+5 R+6? Éventuellement sur des parcelles précises (parking Dumont, terrains SNCF) des hauteurs plus élevées pour des repères urbains et architecturaux animant le centre-ville.

A l’inverse dans les rues étroites ou avec trottoirs insuffisants il faut se limiter à des maisons de villes (type UE R + 2). Les zones patrimoniales sont à définir. (café du Soleil Levant, pavillon Rapaud). La zone UC (grands ensembles collectifs) doit être rénovée et équipée en priorité. Les zones vertes (UV) doivent le rester, les sols doivent être protégés : on peut réfléchir à des usages différents au cours de l’année qui ne mettent pas en cause les sols. Par exemple une zone de camping et de rassemblements festifs, de plage d’été…

III/ LE RÈGLEMENT

Le retrait doit être la norme. A cause des voies étroites, de l’augmentation des circulations, de la place à réserver aux piétons et aux bus, la route des petits ponts, par exemple, accueillera difficilement des sites propres pour les bus avec des constructions à l’alignement ! En zone commerciale (boulevard de Strasbourg) seuls les commerces peuvent être à l’alignement. Il faut un plan de reconquête des trottoirs pour l’accessibilité qui à ce jour n’existe pas : il faudrait partout 2 mètres minimum.

La profondeur de la zone de constructibilité doit revenir à 14 mètres (au lieu de 19 mètres depuis 2009) en zone UD (franges du centre ville) pour préserver le cadre de vie des riverains (vue, ensoleillement etc.).

Les surfaces minimum : elles doivent être spécifiées pour toutes les zones. En zone UG (pavillonnaire) il faut limiter à 200 ou 250 m2, aussi bien pour la préservation de la biodiversité des espaces verts et boisés, que pour restreindre la largeur en façade. Le règlement doit également trouver une parade à la suppression du COS. Le multi-logement qui se développe (souvent des « marchands de sommeil ») doit être limité ou empêché.

Les parkings : En zone UG (pavillonnaire) il faut interdire les parkings souterrains et imposer 1, 2 ou 3 places au sol perméable en fonction de la SDP (surface de plancher). Il faut des puisards pour les eaux de pluies en plus des 40% d’espaces verts et limiter au maximum les rejets à la rue. Les parkings souterrains, très coûteux, doivent être limités aux zones les plus denses. En zone UD (franges centre ville) : un seul niveau maximum et une place minimum par logement  (un mode de calcul en % de la SDP est souhaitable). On doit encourager les parkings en rez-de-chaussée qui diminueraient le coût des logements.

Une nécessaire ambition

Un PLU n’est pas un document circonstanciel. C’est un projet à long terme pour la ville. Il doit offrir des perspectives séduisantes, l’expression d’un dynamisme, et non pas se recroqueviller sur des positions défensives. Mais s’il doit donner aux responsables communaux les moyens d’orienter le développement, il doit aussi leur donner tous les moyens de le maîtriser sur des bases parfaitement claires pour tous les habitants. C’est là que le règlement jouera un rôle fondamental, car il est vrai aussi que les belles intentions des PADD qui font souvent consensus ne pèsent pas lourd face aux réalités sonnantes et trébuchantes qui sont fonction des droits à construire définis par les règlements.

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Une histoire de chiens et d’hommes, de vie associative et de paysage

Il y a quelques mois, le Conseil Municipal a validé un nouveau Plan Local d’Urbanisme. Un énorme document technocratique où jamais le bien-être des habitants n’est réellement pris en compte. Beaucoup de généralités et de belles paroles dans les réunions d’information, mais le diable se cache toujours dans les détails : quelques lignes dans le règlement, et l’on peut construire des bâtiments démesurés sur l’ex-place Camélinat, quelques hachures sur une carte, et les espaces verts prêtés au club canin sont supprimés !

Aujourd‘hui apparaît le vice profond ce PLU : l’indifférence aux attentes des aulnaysiens d’aujourd’hui. Seul compte le désir de satisfaire les promoteurs pour attirer de nouveaux habitants. (N’a-t-on pas assez entendu des membres de la municipalité actuelle vitupérer il n’y a pas si longtemps contre l’ambition prêtée à l’ancien maire de vouloir porter la population de notre commune à 100 000 habitants ?) Aujourd’hui, le mot d’ordre, c’est : Il faut construire partout où il reste de la place !

Nous avions pointé l’indifférence du PLU à une dimension essentielle de notre ville, faite autant d’hommes et de femmes que de béton ou de brique : la richesse de la vie associative. Plus de 600 ! Nous avions rappelé que notre ville ne possède aucune des structures dont a besoin la vie associative: ni maison des associations, ni médiathèque, ni salle des fêtes digne de ce nom, alors que tant de communes plus petites en possèdent. Seule une poignée d’associations sur le site de la ville, et que de difficultés pour avoir une salle !

Pire : il y a des associations qui ont besoin d’espace pour exercer leur activité : à l’ouest, le club canin, au sud, le club de tir à l’arc. Quels beaux espaces ! Vite, il faut construire ! Qu’importe que le club canin joue un rôle important dans le « vivre ensemble » en éduquant aussi bien les maîtres que les chiens, un exemple essentiel pour améliorer le comportement parfois gênant de certains propriétaires d’animaux.

Ces espaces aux limites du territoire communal jouent aussi un rôle important dans le paysage, en nous faisant un instant échapper à l’impression d’étouffement au milieu de constructions de plus en plus hautes, avec un bâti qui se densifie à vue d’œil. Le beau terrain de loisirs libres au nord des « mille-mille » est un autre poumon pour tout un quartier : lui aussi est menacé !

Quelle prise en compte du rôle éducatif et des besoins de telles associations ? – Aucune ! Les présidents sont avertis par lettre recommandée qu’ils doivent déguerpir au plus vite avec leurs adhérents et leur matériel (40000€ d’investissement pour le club canin, à la poubelle ?) Aucune solution de remplacement sérieuse n’est discutée. Aucune concertation, évidemment, puisque nos édiles en ignorent le sens, celui d’une construction en commun. L’année dernière, l’exemple de l’association qui animait avec beaucoup d’enthousiasme l’Office du Tourisme était assez éclairant : la présidente a été prévenue le matin même du Conseil Municipal qui enterrait l’association. Aucune demande de rencontrer le maire n’a été suivie d’effet. Veut-on décourager l’engagement au service de la ville ?

Il faut que la municipalité entende les Aulnaysiens !

Ils en ont assez des décisions autoritaires suivies de réunions d’information où l’on se contente de répéter ce qui a été décidé sans aucun compromis possible. Il faut respecter notre cadre de vie, nos aspirations, et le dévouement de ceux qui œuvrent au « vivre ensemble » et à la promotion de notre commune.

Si la ville doit se développer, que cela ne soit pas au détriment des habitants !

Etudes, plu

Notre avis sur le PLU

14 octobre 2015 : Les évolutions récentes justifiaient la révision du PLU de 2008 modifié en 2009. Lors de la campagne municipale de 2013, l’association Aulnay Environnement avait demandé aux différents candidats d’inscrire cette révision dans leur programme.

Elle avait fait cette démarche en constatant les dérives rendues possibles par les modifications de 2009 et qui avaient inquiété la population. A lire le document soumis à notre appréciation, force est de constater que dans l’ensemble, l’association et les habitants n’ont pas été entendus.

LE RAPPORT DE PRÉSENTATION

Sur l’habitat, les principaux défis qui se présentent sont correctement pointés.

  • Une certaine stagnation démographique accompagnée d’un léger vieillissement; la commune peine à retenir ses jeunes

  • Des lacunes dans le parcours résidentiel, en particulier pour les petits logements recherchés par les jeunes Aulnaysiens qui souhaitent mettre fin à la cohabitation avec leurs parents

  • Un fort contraste social et géographique, les logements sociaux étant regroupés dans le nord, le sud offrant très peu de logements accessibles aux jeunes ménages

  • « Le développement des marchands de sommeil et des formes d’habitat précaires et indignes. »

Une situation « conduisant les jeunes ménages aux revenus intermédiaires, nombreux sur le territoire, et les jeunes, à se loger ailleurs. »

Il n’est cependant rien dit d’un autre phénomène particulièrement préoccupant: la division des terrains dans la zone pavillonnaire, dont nous avons largement développé toutes les conséquences négatives.

Sur le développement économique et social, l’accent est mis avec pertinence sur le taux de chômage supérieur à la moyenne départementale, le recul du nombre d’emplois, la fragilisation du tissu commercial et des zones d’activité économique dont on souligne la médiocre attractivité.

Sur les équipements publics et services, l’accent est mis sur une offre qui risque de devenir insuffisante pour les places de maternelle, en particulier dans le sud, et qui est très faible en ce qui concerne les personnes âgées. Pour les équipements sportifs, rien n’est dit sur l’avenir de la piscine, dont le terrain est devenu zone constructible.

En ce qui concerne les équipements culturels, l’offre est qualifiée de « riche et diversifiée », avec ses trois grands équipements: le Conservatoire, l’École d’Art Claude Monet, l’Espace Jacques Prévert.

Or une lacune majeure n’est pas pointée: l’absence d’une Médiathèque, outil culturel fondamental dont disposent la plupart des communes voisines, souvent plus petites. Cette omission correspond au silence du diagnostic concernant la vie associative, essentielle pour le tissu social, particulièrement dynamique à Aulnay, mais qui manque cruellement de structures d’accueil: peu de salles disponibles pour les réunions, pas de salle des fêtes, pas d’espaces d’exposition dignes de ce nom. Les personnels d’une bibliothèque centrale trop petite, aux horaires d’ouverture trop restreints et d’un Office de Tourisme de moins de 20m2 font ce qu’ils peuvent, mais ce n’est pas à la mesure d’une ville de 82000 habitants. Les institutions de prestige tournées vers des pratique professionnelles sont bien présentes, mais pas les structures permettant la mise en valeur et l’épanouissement d’une pratique culturelle et artistique des amateurs, et qui pourraient être en partie offertes par la construction d’une Médiathèque.

Sur l’état de l’environnement et les risques

Sont bien pointés:

  • L’exposition aux risques d’inondation, jugé fort

  • Les risques de mouvements de terrain

  • Les nuisances sonores, en particulier celles liées au transport aérien, essentiellement dans le nord de la commune

On verra que sur bien des points, le PADD et le Règlement ne donnent pas de réponse satisfaisante.

LE PADD

  • La protection et la redynamisation des quartiers pavillonnaires

L’objectif répété est de « préserver et redynamiser ». Préserver en limitant la division des terrains et en luttant contre l’habitat indigne et les « marchands de sommeil », d’accord. Mais qu’entend-on par « redynamiser » ? Faut-il comprendre qu’il s’agit de construire sur les terrains disponibles de nouveaux pavillons ? Il ne s’agirait là que d’influer sur le dynamisme de l’offre immobilière destinée aux familles. Ce n’est pas ce que nous entendons par « dynamiser ». La tendance du secteur pavillonnaire, sa nature même, est de segmenter au maximum l’espace en petites unités d’habitation soigneusement clôturées où chacun peut s’abandonner à la tentation du repli sur soi (tout dépend bien sûr des individus, qui peuvent aussi développer de bonnes relations de voisinage). Mais la tendance est là: dynamiser, pour nous, c’est aller contre cette logique, et développer du lien social en créant des lieux de rencontre qui existaient jusqu’à la disparition quasi-totale du petit commerce dans ces quartiers. C’est aussi poursuivre dans la voie de la diversification du bâti qui est une autre caractéristique de notre zone pavillonnaire.

 

Nous suggérons donc de développer un habitat collectif doté d’une volumétrie modeste, ce qu’on appelle l’habitat intermédiaire1, en majorité locatif, avec les espaces de réunion qui manquent aux associations aulnaysiennes. Ce serait une excellente façon de combler une lacune d’offre de logement à Aulnay, celle qui concerne nos jeunes en début de « parcours résidentiel », et à l’autre bout du parcours, nos aînés pour lesquels l’entretien d’un pavillon devient trop lourd, les uns et les autres ne souhaitant pas s’éloigner d’un quartier qu’ils aiment. Or rien de tel n’apparaît dans le PLU.

  • Les OAP DU PADD

Un objectif fondamental d’un aménagement de l’espace à Aulnay doit être de remédier aux fractures territoriales qui coupent notre commune en 3 : le Sud, le Vieux Pays, les Cités-Nord. 3 espaces avec des populations socialement assez différentes qu’il faut faire vivre ensemble. A cet égard, l’avenir des terrains PSA aurait dû venir en premier dans la liste des OAP.

Création d’un nouveau quartier sur le terrain PSA

Le texte qui nous est soumis reste très vague et ne parle pas explicitement de constructions de logements. Or c’est l’option qui manifestement est choisie aujourd’hui, en contradiction avec les promesses (voir l’interview de M. Beschizza dans le journal de 20h sur la 2 le 21 septembre 2015)

Construire des logements sur les terrains Citroën conduit à installer une 4ème ville, séparée des Cités-Nord par les parcs et des voies à grande circulation. Comment intégrer ce nouvel ensemble? Est-ce vraiment une bonne idée d’ajouter les problèmes aux problèmes?

Car on peut craindre une paupérisation à terme de ces logements qui ne pourront pas bénéficier de conditions satisfaisantes en raison du bruit et des risques générés par l’activité de l’aéroport du Bourget. Les 200 hectares de Citroën sont en partie dans la zone de PEB (où l’on ne doit pas construire de logements) et intégralement dans la zone PGS (plan de gêne sonore) : or c’est dans cette zone que l’on prévoit de construire. Au bruit s’ajoute le risque d’accident pour un espace qui se trouve dans l’axe de la zone d’approche de cet aéroport.

Ce projet ne répond pas aux préoccupations découlant du diagnostic.

D’autre part il prévoit la percée d’une voie à travers le parc Ballanger pour accéder à ce nouveau quartier. Cela constitue une grave atteinte à ce patrimoine vert. Nous y sommes évidemment hostiles.

Nous pensons donc qu’il ne faut pas construire de logements sur les terrains de Citroën.

Requalification et restructuration des ZAE (Garenne, Mardelles, Barbière) et du quartier Balagny

On ne peut qu’approuver cette intention, cependant il faut qu’elle ait pour base le déplacement des activités vers les terrains PSA afin de faire évoluer cette zone vers une zone majoritaire d’habitat, en y élevant les constructions qu’on envisage d’édifier sur les terrains PSA.

 

Renouvellement des quartiers Mitry-Ambourget, Savigny et Gros Saule

Au nom du désenclavement, une voie est prévue à travers Mitry-Ambourget.

Or une forte opposition des habitants se manifeste contre la création de cette voie Nord-Sud. Elle est liée à un projet de densification sur les terrains placés en UH. Or ces terrains sont actuellement des zones de loisir. Le « désenclavement » a bon dos. Le quartier n’est pas très éloigné du Vieux-Pays et peut avoir une bonne desserte de transports en commun grâce à la gare des Beaudottes qui elle-même sera une gare du Grand Paris. La reconquête du CD115 avec un TZEN est prioritaire. Le quartier a surtout besoin de rénovation (bâtiments, chaussées, espaces verts…), de services publics et de commerces…

Pour le Gros Saule, il y a des difficultés particulières et des atouts. Le quartier est tourné vers la gare des Beaudottes et le quartier de Sevran de même nom, lui aussi loin des centres. C’est sans doute avec Sevran qu’il faut créer une vraie ville. Il y a déjà la gare, l’hôpital, les « grands commerces » (qui font coupure) et le parc du Sausset.

Un effort d’intercommunalité doit être impulsé pour penser le développement de ce quartier avec la commune limitrophe de Sevran. Un autre sujet est complètement occulté : celui des foyers de travailleurs immigrés (au Gros Saule, route de Mitry ou aux 3.000) et surtout de leurs habitants. La sur-occupation des foyers est une réalité qu’il faut mettre sur la table pour y trouver des solutions humaines.

Requalification du secteur RN2 Est-Vélodrome

Il est à remarquer que le schéma de développement proposé inclut dans les espaces verts à réaménager la zone au sud de Mitry, qui passe d’UV (sports, loisirs, plein air) en UH (Habitat et activités économiques) Or il s’agit d’un espace de loisirs essentiel pour les habitants du quartier, avec des facilités d’accès et d’utilisation incomparables avec ceux du parc du Sausset.

Nous sommes opposés à la déqualification de cette zone et à cette présentation mensongère de l’OPA dans ce schéma.

Renforcer le pôle culturel du Vieux Pays

Affirmer la présence et la lisibilités des équipements culturels du Vieux Pays ne peut se faire qu’en les articulant clairement sur l’axe structurant CD 115 autour duquel va se faire le développement du centre géographique de la Commune. La construction d’une Médiathèque aux alentours du carrefour du Soleil Levant permettrait cette articulation, en créant un pôle d’attraction qui faciliterait la redynamisation du Vieux Pays. Les perspectives de cheminement vert, assurément séduisantes, ne semblent pas pouvoir être réalisées dans un avenir proche. Le carrefour du Soleil Levant mériterait une attention particulière, avec la préservation de l’ancienne auberge, autrefois limite du vieux village sur la route de Paris, et qui date peut-être du XVIIIe siècle, assurément l’un des bâtiments les plus anciens de la commune. Or il n’est pas prévu de le conserver. Ceci témoigne d’un réel mépris pour notre patrimoine.

Cet objectif n’est servi par aucun projet concret. On voit ici le manque d’ambition du PLU.

LE ZONAGE ET LE RÈGLEMENT

  • La zone UH

La création d’une nouvelle zone UH, qui prend pour prétexte la requalification nécessaire des terrains PSA, suscite toutes les inquiétudes. A Mitry, elle autorise la construction sur des zones vertes. A Balagny, elle permet d’élever des immeubles à la place de la piscine et de son bassin de 50 mètres que tant de communes nous envient! Le règlement prévoit que sur PSA, en zone de bruit et sur le trajet des avions, la requalification en zone UHa permettra de monter jusqu’à 46 mètres, sur le RN2 à 30m, ailleurs à 20 mètres. C’est le retour des tours! Rien de tout cela n’est apparu au moment de la concertation.

Nous sommes totalement en désaccord avec le zonage et le règlement de cette zone UH.

  • Les zone UD et UA

Nous avions demandé la remise à plat du PLU pour revenir entre autres sur les modifications de 2009 qui portaient en particulier sur l’élargissement de la zone constructible. Or ces modifications sont maintenues.

Nous avions relayé le souhait de la population de voir les nouvelles constructions édifiées en retrait. Le choix laissé au constructeurs de construire à l’alignement du trottoir ne favorise évidemment pas ce retrait.

L’objectif affirmé de permettre la création de façades urbaines continues nous inquiète. Dans des voies étroites, sans recul, l’ensoleillement ne sera pas préservé.

Concernant les risques d’inondation, rien n’est fait pour décourager les promoteurs d’édifier deux niveaux de parking en sous-sol. La multiplication de ces sous-sol profonds en cuvelage au niveau de la nappe risque d’avoir des conséquences catastrophiques lors des très fortes pluies. Rien de sérieux n’est fait dans le règlement pour mettre les Aulnaysiens à l’abri de ces risques.

  • La zone UG

Rien dans le règlement ne permet de lutter contre la division des terrains et la protection des espaces verts privés.

En résumé, nous considérons que ce PLU, et surtout le règlement ne répond pas à nos attentes les plus importantes concernant l’exposition aux risques et la préservation des paysages urbains. Il ne répond pas à plusieurs des orientations qui découlaient logiquement du diagnostic.

La concertation

Le document qui nous est soumis est dans la droite ligne de l’esprit qui a présidé à la « concertation ».

Les réunions PLU n’ont été que des réunions d’information, voir de communication, pas de concertation. « Concertation » suppose que l’on parte du travail fait avec les habitants. Il fallait correctement recenser les besoins avec la population de chaque quartier et les faire apparaître dans le PADD. Les réunions auraient dues être précédées de visites avec compte-rendu.

Avec les autres associations intéressées au développement de la ville, nous avons demandé que soient constitués des groupes de travail thématiques (besoins et création de logements, besoins d’équipements, plan général d’urbanisme, vitalité et maillage du commerce local, circulation, lutte contre les inondations …) A cette demande, il n’y a jamais eu de réponse.

Surtout le diagnostic du Projet Local d’Habitat, document qui doit fonder la réflexion sur l’avenir de la ville, et dont seuls quelques éléments apparaissent dans le diagnostic du PLU, ne nous a été présenté, et seulement par la projection d’un Powerpoint, qu’une semaine avant le vote du projet par le conseil municipal.

1 L’équivalent de la zone UE du POS d’avant 2008, qui pourrait faire une transition entre zone UD et UG ou éventuellement concerner un pâté entre 4 rues en limite de zone industrielle par exemple ou en zone mixte (cf. ci-dessus Balagny)