Dans la mesure de ses faibles moyens (notre pétition a tout de même recueilli 850 signatures), Aulnay Environnement a lutté contre le projet jamais soumis à concertation, transformant la place Camélinat en place Abrioux au-dessus d’un parking souterrain. Nous avons fait la proposition d’un parking en silo (avec façade végétalisée) sur l’emplacement de l’ancienne perception, et critiqué le projet de remplacer une vingtaine d’arbres de haute tige par une dizaine d’arbres en pot, à nos yeux bien incapables d’apporter les mêmes avantages en matière d’ombre et de régulation thermique. Sans jamais avoir été écoutés, il semble que nous ayons été entendus sur un point : des végétaux de pleine terre ont été plantés ! Il nous faut vite crier victoire avant qu’on nous accuse, comme pour Val Francilia, d’avoir colporté des « fake news ».
Comme on le voit, la revégétalisation va bon train !
Le projet « ficelé » présenté aux riverains. Nous avons écrit au maire pour nous inquiéter de l’effet thermique de cette surface minérale claire en période de canicule, mais on nous a répondu comme d’habitude, en « langue de bois », à côté du sujet
Place Camélinat, mi-février 2019
Place Abrioux, début décembre 2019
Novembre 2016 :
Des tilleuls centenaires qui respirent la santé
Novembre 2019 : Un fier olivier bicentenaire taillé en caniche et acheminé à prix d’or depuis l’Espagne. Qui ne voit pas ici le progrès ?
Ces dernières semaines, nos
boîtes aux lettres ont débordé de publications vantant le bilan de la
municipalité (en s’appropriant souvent ce qui a été réalisé ou préparé par les
équipes précédentes, comme le passage souterrain de la gare). Qu’en penser pour
les domaines sur lesquels Aulnay Environnement porte sa réflexion, dans une
optique de défense de l’intérêt général ?
La construction : une promesse non tenue.
Le programme de campagne de 2014
annonçait page 7: « nous nous engageons à mettre fin au
bétonnage qui défigure la ville ». Chacun peut juger du respect de
cette promesse. Nous laissons à cette équipe la responsabilité du terme
« bétonnage ». Si cela signifie « construire », cette
promesse était un leurre, car il fallait bien construire, Aulnay commençant à
perdre des habitants après des décennies de quasi-immobilisme. C’est sur la promesse
de ne pas « défigurer » la
ville que le manquement est le plus grave. De nombreuses constructions
nouvelles en zone UD (zone de centralité et axes structurants) font fi de l’un
des premiers articles du règlement du nouveau PLU : « Les
constructions doivent être compatibles,
notamment dans leur volumétrie, leurs matériaux et la composition des
ouvertures et de l’accroche aux constructions limitrophes » (UD,
11/2).
L’urbanisme : une doctrine insensible à la qualité du paysage urbain
Si l’on promet de ne pas
défigurer la ville, c’est qu’on a une conception de la « figure » de
la ville. Celle-ci est au moins double : au nord, une dominance d’habitat
collectif, tandis qu’au sud, c’est le pavillonnaire qui l’emporte. Mais les
choses ne sont pas si tranchées, en particulier dans les « zones de
centralité ». Là, le legs du passé, c’est une coexistence de pavillons et
d’immeubles souvent anciens. Les ouvertures crées par les jardins des pavillons
apportent verdure et lumière à nos rues souvent étroites, et c’est bien là le
paysage qui fait la spécificité et le charme de notre ville. Or cette
sensibilité au paysage n’existe pas : la
doctrine officielle, c’est l’alignement, « la chasse aux dents creuses et
la priorité donnée au cœur d’ilots ».
La grande liberté laissée aux promoteurs s’accompagne d’une indifférence à l’agrément, au confort et même à la sécurité des passants. Les Aulnaysiens souhaitent la construction en retrait : le règlement l’institue en règle. Ils refusent les balcons surplombant : le nouveau règlement les autorise (UA 6/1). Ils se plaignent de l’étroitesse de trottoirs non conformes à la réglementation nationale: jamais l’opportunité n’est saisie pour les élargir, comme cela se voit dans les communes voisines.
Un bel exemple de bétonnage : la place Abrioux
Supprimer le parking était
souhaitable, mais cette grande surface claire et bétonnée sera un redoutable
réverbérateur de chaleur que l’ombre de 9 arbres en pot ne saura pas compenser.
Le parking souterrain qui a nécessité d’énormes travaux et perturbe la circulation
de la nappe phréatique est d’abord un atout pour les promoteurs qui peuvent
construire des immeubles sur des petites parcelles sans parking, alors qu’était
promis en 2014 d’ « imposer la création de deux places de
parking pour chaque nouveau logement » (page 17 du programme).
C’est la commune qui paie : plus de 6M d’Euros ! La libération du
terrain de l’ancienne perception offrait pourtant la solution bien moins
onéreuse d’un parking en silo avec façade et toit végétalisés (comme à
Paris !) de capacité équivalente à celui de la place. Et que dire de l’accès automobile dans un
espace parcouru pas les centaines d’enfants de trois établissements
scolaires !
La piscine : le choix du prestige au détriment des habitants
Alors qu’il était possible
d’aménager le bassin extérieur pour permettre une continuité de l’apprentissage
de la natation, le choix a été fait de tout raser pour construire un ensemble de loisirs concurrent de celui
du Mesnil-Amelot. Après 5 années sans piscine, on nous promet des tarifs supérieurs à celui de tous les
bassins des alentours. Ce que demandaient les Aulnaysiens, c’est une
piscine pour apprendre à nager ! Les a-t-on consultés ? Et que dire
du poids à venir sur les finances communales alors qu’on a échappé de justesse
à la mise sous tutelle, au prix d’un contrat léonin avec le gouvernement !
Les espaces verts : le petit jardin qui cache la grande zone
industrielle
Beaucoup de battage autour des
nouveaux parcs, parfois minuscules (parc Félix Fessart). Le parc du quartier
Balagny, à y regarder de près, donne directement sur l’autoroute avec toutes
ses nuisances sonores et est collé à un stockage en plein air des montagnes
d’échafaudages. Surtout il sert d’alibi
à une mutation dont on ne nous dit rien : celle d’un vaste espace vert
« à vocation sportive » et autrefois en partie légué spécifiquement
pour les activités de plein air du club canin. Le club a disparu (400
adhérents) avec l’espace vert, au profit d’une zone industrielle qui ne demande
qu’à s’étendre.
Val Francilia : l’opacité et la désinformation
Pour une fois, mais
sans avoir jamais publié les images du projet, la municipalité a consulté
les habitants, (150 volontaires maximum) et leur verdict a été sans
appel : le projet qui prévoit de construire sur 5 hectares du parc
Ballanger et de rayer de la carte I’IME Toulouse-Lautrec est rejeté par les
Aulnaysiens. A quelques mois des municipales, la volte-face s’imposait. Le
cabinet d’étude, seul coupable de n’avoir pas perçu l’attachement des habitants
à leur parc, doit revoir son projet. Le Maire ne l’avait donc pas
prévenu ?
La « Charte de l’arbre » : une année de perdue
Par une lettre au Maire datée du3 avril 2018, Aulnay
Environnement demandait la création d’une commission chargée d’élaborer une
Charte de l’arbre. Nous n’avons jamais eu de réponse. Voilà maintenant que la
municipalité invite les Aulnaysiens à participer à un tel document. Mais notre
demande reposait sur la création d’une commission mixte pérenne associant
durablement les habitants à la gestion du patrimoine arboré. Cette demande
sera-t-elle entendue ? Cette poussée de fièvre écologique sera-t-elle
autre chose qu’une manœuvre électoraliste ?
La démocratie locale :
un grave déficit
En 2014, la promesse était de « consulter les riverains avant tout projet de modification de leur quartier » (p7). Force est de constater qu’on n’a jamais demandé aux habitants des quartiers sud, autour de l’ex-place Camélinat, s’ils étaient d’accord pour son total bouleversement. Jamais aucune proposition alternative n’a été étudiée. C’est le « fait du prince ». Aucune consultation des habitants sur le choix de construire un centre nautique qui pèsera très lourdement sur les budgets futurs, en privant durant 5 ans les Aulnaysiens d’une piscine. Jamais la propagande municipale, si abondante, n’a publié de plan du projet Val Francilia. Les conseils de quartier ne servent que de tribune pour les membres de la municipalité. Le Comité de pilotage des Conseils de quartier, dont on pourrait penser qu’il doit recevoir les remontées des travaux et des demandes des Conseils, n’est que l’occasion donnée aux services municipaux de présenter un bilan positif de leur action. Le Conseil économique, Social et Environnemental est vite devenu une institution fantôme vouée à servir de public à l’information municipale. Les associations trop indépendantes de la municipalité sont sabordées lorsque c’est possible : ainsi l’Office de Tourisme, dont la présidente n’a été prévenue de la dissolution que le matin même du conseil municipal décisif. Celles qui disposent de terrains libres de toute construction subissent le même sort, comme le club canin.
Sur tous les sujets évoqués ici, Aulnay Environnement a tenté de faire
entendre la voix de l’intérêt général, par des articles dans les blogs, des
pétitions, des tracts, des réunions publiques et des actions en justice. Elle a
rarement été entendue. Mais, grâce à la
mobilisation très active d’autres associations (VME, CADA, ABC), le projet Val
Francilia destructeur du parc Ballanger a été ajourné.
Dans l’avenir, nous pouvons craindre d’autres graves atteintes à notre patrimoine : La construction sur le centre gare, suspendue jusqu’aux élections par un « Périmètre d’étude » reprendra de plus belle, avec la disparition probable de beaux pavillons patrimoniaux. Un nouvel immeuble pourra s’élever sur le côté sud de la place Abrioux, la privant de soleil en hiver. Le projet « Val Francilia » renaîtra de ses cendres Etc.
Ce 22 octobre 2019 restera
dans les mémoires de tous les vrais amoureux de la place Abrioux !
L’olivier promis par le Maire dans son discours inaugural est enfin
arrivé ! Réjouissons-nous sans arrière-pensée de voir la nature réaffirmer
sa présence dans ce décor devenu entièrement minéral.
Les centaines de personnes qui ont signé
la pétition contre l’abattage des tilleuls doivent reconnaître combien
ils avaient tort de s’obstiner à défendre des arbres qui avaient perdu leur
droit de cité dans notre ville. Comme notre Maire et ses adjoints avaient raison
de traiter de telles initiatives par le mépris !
En effet, dans un
contexte de réchauffement climatique et sur un site où l’on pompe
frénétiquement l’eau de la nappe, il faut reconnaître combien le choix d’un arbre adapté à la sécheresse est sage et
approprié. Et n’oublions pas que lorsqu’on aime, on ne compte pas ! Un
olivier vaut bien vingt tilleuls terriblement affectés par les maladies. (Il faudra cependant veiller à ce qu’à
chaque voyage en Italie, tous veillent à ne pas ramener la responsable du « complexe du dessèchement rapide de l’olivier », cette bactérie
qui fait rage dans la péninsule !).
Nous cherchons souvent des raisons d’être fiers
d’être Aulnaysiens. Voilà qui doit nous contenter. Après nous avoir mis sous le
patronage de L’Empereur avec le Cours
Napoléon Bonaparte, notre Maire se pose en émule d’Athéna, (justement la déesse
de la sagesse) qui offrit l’olivier à la ville qui porte son nom !
Aulnay-sous-bois,
la nouvelle Athènes !
La place Abrioux, notre acropole !
Pour ceux qui trouveront ce parallèle trop savant,
avouons tout de même notre ignorance : dans quelle mythologie y a t-il un
dieu pour le ridicule ?
Sur l’ensemble du territoire d’Aulnay, il n’y a pas besoin
de descendre de 2 niveaux de parking pour rencontrer la nappe phréatique, ce
constat est fait depuis plusieurs dizaines d’années par tous les services
compétents sur la commune et sur le département.
Aller pomper dans les sous-sols
dans l’espoir d’assécher des niveaux inférieurs construits en sous-estimation
des réalités géologiques constitue une erreur, mais en négligeant ces réalités,
cela constitue une double faute.
La première faute est bien
connue, c’est l’inondation assurée en cas de fortes précipitations.
La deuxième faute, c’est qu’il
faut prendre en compte que le fait de pomper l’eau de la nappe phréatique,
entraîne aussi l’évacuation de gypse dissous dans la nappe saturée. La nappe se
renouvelant sans cesse, d’autres poches de gypse se dissolvent dans une eau non
saturée. Il apparaît alors des excavations de terrains, plus ou moins proches
du point de pompage. Plusieurs cas ont été constatés sur Aulnay ou dans les
communes avoisinantes au cours des dernières décennies.
Rappel : ce problème de
pompage, avec les conséquences sur la dissolution des poches de gypse a été
soulevé et condamné lors de la construction de la Grande Nef, place de la gare
à Aulnay. Il y a également dans ces sous-sols un pompage permanent, donc
d’évacuation de gypse dissous.
L’immeuble situé à l’angle des
rues Aristide Briand et Jules Princet et récemment livré comporte également 2
niveaux de parking en sous-sols. La différence avec le parking Abrioux, c’est
qu’il est construit dans un espace cuvelé, donc étanche à toute infiltration.
Il n’est est pas moins dangereux, car en cas de fortes précipitations et de
débordements sur la chaussée comme cela a été maintes fois constaté dans ce
secteur, l’inondation arrivera tel un entonnoir par l’entrée du parking.
D’autres constructions en cours
ou en projets doivent faire preuve d’une étude toute particulière dans le cas
de constructions en sous-sol. En règle générale, il est prudent d’éviter
d’enfoncer tout type de construction au sein de la nappe phréatique. Ces
recommandations ne sont pas nouvelles, elles sont apparues sur le territoire aulnaysien
dès les premiers constats d’inondations dans les années 1970 par l’association
des aulnaysiens victimes des dégâts des eaux.
Il y a quelques semaines, Aulnay Environnement s’était ici même inquiété de la présence de grandes mares au fond du chantier du futur parking Abrioux, et s’était demandé si par hasard, cela ne serait pas dû à la présence de la nappe phréatique. Du haut de sa superbe, la première adjointe nous avait renvoyé à nos chères études : laissez donc faire les experts !
La présence de cette eau s’expliquait tout simplement par l’activité des foreuses qui ne pouvaient fonctionner à sec !
Nous aurions pu alors parler du bruit des pompes fonctionnant jour et nuit, mais à quoi bon contrarier l’autorité de ceux qui ne ratent jamais l’occasion de s’affirmer professionnels ? Et maintenant que le parking est presque entièrement recouvert par une dalle de béton, la place Abrioux est comme une métaphore de la politique de la municipalité : tout est caché.
Mais écoutons l’avis d’un professionnel, d’un vrai :
« Il y a en permanence 6 à 8 pompes qui fonctionnent à plein régime.On n’a jamais vu une telle pression de la nappe phréatique ! »
Dont acte. On nous rétorquera que le Tribunal Administratif a retoqué la
plainte d’Aulnay Environnement contre ce parking. C’est que la loi est faite
ainsi : s’il y a bien un délit d’offense à l’autorité, il n’y en a pas
pour l’offense au bon sens.
Dans une partie de la ville depuis des siècles abandonnée à la forêt parce que le sol était trop humide pour le mettre en culture, dans un quartier marqué depuis des décennies par des inondations à répétition, creuser un parking souterrain à deux niveaux était de toute évidence une aberration. Pour quelqu’un qui connaissait bien la ville, pour n’importe quel habitant des quartiers sud, qui avait l’expertise de l’expérience ou du moins entendu parler de ces inondations, la prudence s’imposait. Nos ancêtres ne construisaient pas dans le lit majeur des fleuves, il a fallu attendre l’aveuglement du XXe siècle pour déclarer constructibles des zones inondables.
En
ce début du XXIe siècle, nos édiles ont un siècle de retard !
On nous dira que, grâce au département, le réseau d’assainissement est
en train d’être recalibré. Mais les professionnels, les vrais, savent bien que
même ainsi amélioré, il ne sera jamais capable de faire face à des crues
centennales. Alors pourquoi le surcharger d’emblée en y rejetant les eaux de la
nappe, en privant les grands arbres proches d’une bonne partie de l’eau qui
leur est nécessaire ? Sans oublier qu’il a fallu creuser un réservoir
supplémentaire devant le collège, non prévu à l’origine. Aux frais de
qui ?
La démonstration que cette municipalité piétine ses promesses de consulter les habitants pour tout nouveau
projet n’est plus à faire : malgré notre insistance, aucune consultation
n’a jamais été entreprise sur ce parking qui représente le quart des
investissements annuels de la commune.
Mais que penser de tous les abus de langage, lorsqu’on nous présente comme le cœur d’un « écoquartier » un projet qui gaspille ainsi l’énergie et la ressource, qui ouvre une sortie de parking à quelques pas d’une école primaire, dans des rues ponctuellement saturées par l’automobile alors que rien n’est prévu pour encourager l’usage du vélo ?
Que penser d’un discours d’inauguration où l’on prétend « revégétaliser » la place alors qu’on remplace 20 tilleuls centenaires par 9 arbres en pot, et qui met la future dalle-puits de chaleur couvrant le parking sous le patronage de Marcel Pagnol,
Ces dernières semaines, nos
boîtes aux lettres ont débordé de publications vantant le bilan de la
municipalité (en s’appropriant souvent ce qui a été réalisé ou préparé par les
équipes précédentes, comme le passage souterrain de la gare). Qu’en penser pour
les domaines sur lesquels Aulnay Environnement porte sa réflexion, dans une
optique de défense de l’intérêt général ?
La construction : une promesse non tenue.
Le programme de campagne de 2014
annonçait page 7: « nous nous engageons à mettre fin au
bétonnage qui défigure la ville ». Chacun peut juger du respect de
cette promesse. Nous laissons à cette équipe la responsabilité du terme
« bétonnage ». Si cela signifie « construire », cette
promesse était un leurre, car il fallait bien construire, Aulnay commençant à
perdre des habitants après des décennies de quasi-immobilisme. C’est sur la
promesse de ne pas
« défigurer » la ville que le manquement est le plus grave. De
nombreuses constructions nouvelles en zone UD (zone de centralité et axes
structurants) font fi de l’un des premiers articles du règlement du nouveau
PLU : « Les constructions doivent être compatibles, notamment dans leur
volumétrie, leurs matériaux et la composition des ouvertures et de l’accroche
aux constructions limitrophes » (UD, 11/2).
L’urbanisme : une doctrine insensible à la qualité du paysage urbain
Si l’on promet de ne pas
défigurer la ville, c’est qu’on a une conception de la « figure » de
la ville. Celle-ci est au moins double : au nord, une dominance d’habitat
collectif, tandis qu’au sud, c’est le pavillonnaire qui l’emporte. Mais les
choses ne sont pas si tranchées, en particulier dans les « zones de
centralité ». Là, le legs du passé, c’est une coexistence de pavillons et
d’immeubles souvent anciens. Les ouvertures crées par les jardins des pavillons
apportent verdure et lumière à nos rues souvent étroites, et c’est bien là le
paysage qui fait la spécificité et le charme de notre ville. Or cette
sensibilité au paysage n’existe pas : la
doctrine officielle, c’est l’alignement, « la chasse aux dents creuses et
la priorité donnée au cœur d’ilots ».
La grande liberté laissée aux
promoteurs s’accompagne d’une indifférence à l’agrément, au confort et même à
la sécurité des passants. Les Aulnaysiens souhaitent la construction en
retrait : le règlement l’institue en règle. Ils refusent les balcons
surplombant : le nouveau règlement les autorise (UA 6/1). Ils se plaignent
de l’étroitesse de trottoirs non conformes à la réglementation nationale :
jamais l’opportunité n’est saisie pour
les élargir, comme cela se voit dans les communes voisines.
Un bel exemple de bétonnage :
la place Abrioux
Supprimer le parking était
souhaitable, mais cette grande surface claire et bétonnée sera un redoutable
réverbérateur de chaleur que l’ombre de 9 petits arbres en pot ne saura compenser. Le
parking souterrain qui a nécessité d’énormes travaux et perturbe la circulation
de la nappe phréatique est d’abord un atout pour les promoteurs qui peuvent
construire des immeubles sur des petites parcelles sans parking, alors qu’était
promis en 2014 d’ « imposer la création de deux places de
parking pour chaque nouveau logement » (page 17 du programme).
C’est la commune qui paie : plus de 6M d’Euros ! La libération du
terrain de l’ancienne perception offrait pourtant la solution bien moins
onéreuse d’un parking en silo avec façade et toit végétalisés (comme à
Paris !) de capacité équivalente à celui de la place. Et que dire de l’accès automobile dans un
espace parcouru pas les centaines d’enfants de trois établissements
scolaires !
La piscine : le choix du prestige au détriment des habitants
Alors qu’il était possible d’aménager
le bassin extérieur pour permettre une continuité de l’apprentissage de la
natation, le choix a été fait de tout raser pour construire un ensemble de
loisirs concurrent de celui du Mesnil-Amelot. Après 5 années sans piscine, on
nous annonce des tarifs supérieurs à celui de tous les bassins des alentours. Ce que demandaient les
Aulnaysiens, c’est une piscine pour apprendre à nager ! Les a-t-on
consultés ? Et que dire aussi du
poids à venir sur les finances communales alors qu’on a échappé de justesse à
la mise sous tutelle, au prix d’un contrat léonin avec le gouvernement !
Les espaces verts : le petit jardin qui cache la grande zone
industrielle
Beaucoup de battage autour des
nouveaux parcs, parfois minuscules (parc Félix Fessart). Quand au parc du
quartier Balagny, il donne directement
sur l’autoroute avec toutes ses nuisances sonores et est collé à un strockage
en plein air de montagnes d’échafaudages. Surtout il sert d’alibi à une
mutation dont on ne nous dit rien : celle d’un vaste espace vert « à
vocation sportive » et autrefois en partie légué spécifiquement pour les
activités de plain air du club canin. Le club a disparu (400 adhérents) avec
l’espace vert, au profit d’une zone industrielle qui ne demande qu’à s’étendre.
Où est ici le verdissement de la
ville ?
Val Francilia : l’opacité et la désinformation
Pour une fois, mais
sans avoir jamais publié les images du projet, la municipalité a consulté
les habitants, (150 volontaires maximum) et leur verdict a été sans
appel : le projet qui prévoit de construire sur 5 hectares du parc
Ballanger et de rayer de la carte I’IME Toulouse-Lautrec est rejeté par les
Aulnaysiens. A quelques mois des municipales, la volte-face s’imposait. Le
cabinet d’étude serait le seul coupable
de n’avoir pas perçu l’attachement des habitants à leur parc et doit revoir son
projet. Le Maire ne l’avait donc pas
prévenu ?
La « Charte de l’arbre » : une année de perdue
Par une lettre au Maire datée du3 avril 2018, Aulnay
Environnement demandait la création d’une commission chargée d’élaborer une
Charte de l’arbre. Nous n’avons jamais eu de réponse. Voilà maintenant que la
municipalité invite les Aulnaysiens à participer à un tel document. Mais notre
demande reposait sur la création d’une commission mixte pérenne
associant durablement les habitants à la gestion du patrimoine arboré. Cette
demande sera-t-elle entendue ? Cette
poussée de fièvre écologique sera-t-elle autre chose qu’une manœuvre
électoraliste ?
La démocratie locale :
un grave déficit
En 2014, la promesse était de « consulter
les riverains avant tout projet de modification de leur quartier »
(p7). Force est de constater qu’on n’a jamais demandé aux habitants des
quartiers sud, autour de l’ex-place Camélinat, s’ils étaient d’accord pour
son total bouleversement. Jamais aucune proposition alternative n’a été
étudiée. C’est le « fait du prince ».
Aucune consultation des habitants sur le choix
de construire un centre nautique qui pèsera très lourdement sur les budgets
futurs, en privant durant 5 ans les Aulnaysiens d’une piscine.
Jamais la propagande municipale, si abondante,
n’a publié de plan du projet Val Francilia.
Les conseils de quartier servent surtout de tribune
aux membres de la municipalité.
Le Comité de pilotage des Conseils de
quartier, dont on pourrait penser qu’il doit recevoir les remontées des
travaux et des demandes des Conseils, n’est que l’occasion donnée aux
services municipaux de présenter un bilan positif de leur action.
Le Conseil économique, Social et
Environnemental est vite devenu une institution fantôme vouée à servir de vecteur
à l’information municipale.
Les associations trop indépendantes de la
municipalité sont sabordées lorsque c’est possible : ainsi l’association
de l’Office de Tourisme, dont la présidente n’a été prévenue de la
dissolution que le matin même du conseil municipal décisif. Celles qui
disposent de terrains libres de toute construction subissent le même sort,
comme le club canin.
Sur tous les sujets évoqués ici, Aulnay Environnement a tenté de faire entendre la voix de l’intérêt général, par des articles dans les blogs, des pétitions, des tracts, des réunions publiques et des actions en justice. Elle a rarement été entendue.
Mais, grâce à la mobilisation très active d’autres associations (VME,
CADA, ABC), le projet Val Francilia destructeur du parc Ballanger a été
ajourné.
Dans
l’avenir, nous pouvons craindre d’autres graves atteintes à notre
patrimoine :
La construction sur le
centre gare, suspendue jusqu’aux élections par un « Périmètre
d’étude » pourra reprendre de plus belle, avec la disparition probable
de beaux pavillons patrimoniaux. Un nouvel immeuble pourra
s’élever sur le côté sud de la place Abrioux, sur un terrain léguépour
des usages scolaires, la privant de soleil en hiver.La compagnie d’arc pourra subir
le même sort que le club canin. Le projet « Val Francilia » pourra renaître de ses cendres.
etc.
En adhérant, renforcez Aulnay Environnement pour la défense de notre paysage urbain !
Il semble que pour certains il ne soit pas trop tôt pour lancer la campagne électorale. C’est comme la guerre, il faut tirer les premiers. Et l’on sait que la première victime de la guerre, c’est la vérité. Il faut s’attendre à ce que dans les mois qui viennent, la propagande batte son plein, avec toute une armada de contre-vérités et de « faits alternatifs ».
La lecture d’un commentaire posté par un de nos maire-adjoint nous avait permis de relever quelques procédés bien caractéristiques de la propagande, et il s’avère que le tract distribué obéit à la même logique.
Le récent épisode de canicule a pu sensibiliser les Aulnaysiens à
l’importance de la mise en place dans une ville de pratiques permettant de
limiter la hausse des températures dans des espaces où la minéralisation est
importante.
La présence d’arbres donnant beaucoup d’ombre est évidemment un
facteur déterminant pour freiner l’accumulation de chaleur. Ainsi nous nous
inquiétons de la politique systématique de remplacement des alignements
d’arbres. Certes le souci de sécurité justifie l’abattage des arbres malades.
Mais abattre sans discernement individus malades et bien portants ne nous paraît pas la meilleure des solutions. Les
épisodes de canicule vont inexorablement se multiplier et s’intensifier et les
jeunes arbres ne donnant pas encore d’ombre, ne permettent aucune régulation thermique.
Ils vont souffrir d’autant plus, ce qui nécessite un arrosage régulier. Cela mérite débat.
Il en est de même avec le choix de mettre fin à la taille en rideau.
Cette pratique contribue à caractériser un paysage urbain typique (que l’on
retrouve dans nombre de jardins à la française) et offre un ombrage sans
interruption, ce qui ne sera pas le cas avec des arbres en port libre avant de
nombreuses années. Nous aimerions également que ce choix soit mis en
discussion.
Le problème de la régulation des températures en ville est une des
raisons qui rend si regrettable la disparition des tilleuls de la place
Abrioux. Certains devaient être remplacés, mais la majorité pouvait rester si
l’on avait fait un choix autre que celui d’un parking souterrain. La prétendue
« végétalisation » de la place n’apportera pas d’ombre, à l’instar de
celle précédant le tunnel de la gare, et celle des arbres en pot ne peut être
qu’extrêmement réduite. Nous nous demandons quelles mesures ont été prises pour
que la surface bétonnée de la place n’agisse, ni comme un réverbérateur de
lumière, ni comme un accumulateur de chaleur. Si cela n’a pas été fait, nous
vous prions de demander à l’entreprise d’étudier cet aspect tant qu’il est
encore temps.
Nous nous réjouissons par ailleurs de la mise en place d’un comité de
pilotage pour la rédaction d’une Charte de l’arbre. Cette satisfaction est
cependant tempérée par le regret qu’un an ait été perdu, puisque nous avions
fait cette demande par une lettre datée du 13 avril 2018 suivie d’une relance
datée du 26 juillet 2018, lettres restées sans réponse. Il faut croire que ces
courriers ont été perdus. Pour éviter pareille mésaventure, nous prenons
sur nous de transmettre directement une copie de courrier à Mme Luca,
directrice de l’Espace Public, qui porte ce projet.
Veuillez croire, Monsieur le Maire,
à notre attachement sincère à la
qualité de vie des Aulnaysiens, et recevoir nos meilleures salutations.
Pour le
bureau, le président,
René-Augustin BOUGOURD
Aulnay Environnement manifeste contre le parking souterrain Abrioux et la dénomination du parc rue Jules Princet, futur « Cours Napoléon Bonaparte »
AUJOURD’HUI UNE PISCINE : Notre première adjointe nous avait
invités à « écouter les experts » en indiquant que l’eau ne venait
pas de la nappe phréatique, mais résultait de l’usage d’une foreuse. Jouez avec
nous : cherchez la foreuse sur la photo ! Madame, sachez que l’expertise des habitants,
familiers des inondations, cela existe !
DEMAIN UNE CENTRALE THERMIQUE : le récent épisode de canicule,
en montrant combien le ravalement très clair de l’annexe du collège était
éblouissant, nous a fait prendre conscience d’un autre vice fondamental de
conception de la future place : avec la disparition de l’ombre des grands
tilleuls, que ne compensera jamais la présence de quelques arbres en pot, cette grande place bétonnisée réverbérera
intensément la lumière, sans parler de la façade du nouvel immeuble entièrement
« en pierre de taille massive » ! Et n’oublions pas que le
projet du maire, pour sa prochaine mandature, est d’offrir au même promoteur le
terrain disponible au sud : à ce moment, la place en été sera un des grands
« points chauds » de la commune. Et en hiver une glacière, puisqu’en
cette saison, le soleil ne passe pas au-dessus des immeubles de 5 étages !
Tout cela relève de la simple observation et du bon sens!
En attendant, pour nous consoler,
le discours d’inauguration nous a offert quelques perles bien réjouissantes à
ajouter à la décision de nous doter d’un « cours Napoléon
Bonaparte ». Pour vanter cette victoire du béton sur le patrimoine
arboricole, on a parlé de « végétalisation », avec la présence d’un olivier, et on a invoqué
Marcel Pagnol ! Et dans ces catacombes, on nous a promis de la musique et
des parfums ! Le chant des cigales et des parfums au tilleul ?
Après tant de courriers sans réponse, voici d’un coup deux lettres de notre
maire.
L’une, peu amène ,nous reprochant de ne pas prendre des renseignements auprès de ses services et de faire de l’intox (qu’on relise notre communication sur la place Abrioux, nous n’avons fait que poser des questions) , l’autre encore moins amène, nous renvoyant à la Cada (*) si nous voulons en savoir plus sur Val Francilia.
Comment s’étonner que le climat de confiance soit assez médiocre ?
Pour une fois, nous avons donc une réponse : ce n’est pas encore la
nappe qui déborde parking Abrioux.
Nous voilà rassurés.
Pouvons-nous à ce propos hasarder une suggestion à nos édiles?
Suivre une formation : « comment communiquer avec humour ? »
(*) CADA : La Commission d’accès aux documents
administratifsest une autorité administrative
indépendante chargée de veiller à la liberté d’accès aux documents
administratifs et aux archives publiques ainsi qu’à la réutilisation des
informations publiques.
Elle peut être saisie par les personnes (physiques ou morales) qui
se sont vues opposer une décision défavorable en matière d’accès aux documents
administratifs ou de réutilisation des informations publiques. La commission
peut aussi être saisie, à titre de conseil, par les administrations sollicitées
en ces matières.