« Défense de la zone pavillonnaire », nous avait-on promis. Mais les promesses ne valent que pour les naïfs qui veulent y croire. Un nouveau projet immobilier est apparu au milieu d’une zone qu’on pourrait penser pavillonnaire, puisqu’en effet, on n’y voit que des pavillons, et surtout leurs précieux jardins. C’est sans compter sur les surprises du zonage, dont il faut rappeler qu’il n’a jamais été soumis à concertation dans le nouveau PLU de 2015. Une concertation – rideau de fumée, car l’essentiel, le règlement de chaque zone est également resté à la seule discrétion du pouvoir municipal. C’est ainsi qu’une vaste zone UD autour des « axes structurants » est accessible à la construction d’immeubles de 3 étages. On ne peut donc rien opposer à la construction de gros pavés collectifs au milieu du tissu pavillonnaire, comme ici, un immeuble de 14 logements au 14 rue de Belfort.

Il s’agit là d’un mouvement irréversible, et d’une mutation profonde de notre commune : d’ici quelques années, un front continu d’immeubles collectifs (Vive « l’esprit village » !). Or le charme d’Aulnay tient à l’importance de cette zone pavillonnaire, aérée et lumineuse, avec ici et là, en particulier dans les quartiers centraux, des pavillons patrimoniaux avec de grands jardins, qui font l’agrément d’un paysage urbain que tous traversent pour se rendre au marché ou à la gare. Un tel immeuble est un puissant cheval de Troie. Chacun peut se douter que tôt ou tard, les Aulnaysiens qui voient disparaître ces aspects qualitatifs de leur quartier choisiront de s’en aller, et vendront aux promoteurs qui n’attendent que cela.
Certes, il faut bien que la ville évolue et réponde à la demande de logements. (Qui promettait de contenir sa croissance en dessous des 100 000 habitants ?)
Mais cette évolution devrait être contrôlée, en tenant compte des contraintes naturelles, qui invitent à lutter contre l’imperméabilisation des sols. Ici, les 700 m2 d’une parcelle couverte de végétation, arbres et arbustes, vont être presque totalement minéralisés : 1/5e seulement sera encore « en pleine terre », c’est-à-dire capable de laisser s’infiltrer l’eau des précipitations. Et le cuvelage du parking souterrain rabattra la nappe vers les constructions voisines, jusqu’à ce que tout le quartier soit largement imperméabilisé, et que les problèmes d’inondation deviennent dramatiques.
Mais qu’attendre d’une municipalité dont la devise pourrait être :
« après nous, le déluge » ?