Nos Actions

Oxygène de décembre : Remarques et précisions d’un de nos adhérents

A propos de l’article publié dans « OXYGENE »  N° 315 daté de décembre 2024 :

« La lutte contre les inondations se poursuit »

Quelques remarques et  précisions :

Les 9 et 10 octobre, il a été constaté un cumul de 65,2 mm de pluie sur une durée de 21h 37.

Heureusement cette forte pluie a été constatée sur une longue durée. Par expérience, nous savons qu’un cumul de cette valeur, mais sur un temps plus court aurait causé bien des ennuis aux Aulnaysiens.

Précisons :

  • 65,2 mm en 21h37, sont absorbés par la nappe phréatique.
  • 65,2 mm en 3h00, c’est l’inondation assurée car le réseau d’assainissement actuel n’est pas en mesure d’absorber ce débit, les canalisations sont en surcharge, les avaloirs ne sont plus en possibilité d’absorption, mais au contraire, refoulent les excédents.

Toutefois, il n’y a pas eu de constat d’inondation à Aulnay sur la période concernée. Mais plusieurs propriétaires ont pu subir des infiltrations plus ou moins importantes dans leurs sous-sols, à cause de la montée de la nappe phréatique dans les heures qui ont suivi l’événement. Dans ce cas, il faut attendre 3 à 5 jours pour retrouver la nappe phréatique à un niveau plus bas. Cet événement est habituel dans notre région, même si le constat de sécheresse était reconnu au cours des dernières années. C’est la raison pour laquelle des associations de victimes d’inondations ont toujours demandé aux pouvoirs publics d’interdire les constructions en sous-sol, ce qui à ce jour n’a jamais été pris en compte.

Des bassins de retenues ont été construits dans la région au cours de la période 1980/2010 par les volontés conjuguées du département et des municipalités mais aussi par la pression des associations de riverains victimes d’inondations.

Les aménagements actuels donnés dans l’article d’Oxygène sont à prendre en compte positivement, mais ne compensent pas tout. Exemple : Les fosses d’arbres dans la requalification du boulevard de Strasbourg ne suffiront pas à combler la perte d’espaces perméables perdus lors de la construction de gros immeubles à la place de pavillons dans la rue de Bondy située sur le même secteur. Les constructions de bâtiments entraînent l’accélération des eaux pluviales dans des collecteurs déjà surchargés.

Des constructions importantes d’immeubles en lieu et place de pavillons entraînent des nuisances sur les écoulements liés aux précipitations pluviales. Les branchements des évacuations d’eaux pluviales ou usées vers des réseaux tout juste suffisants en période dite « normale » deviennent « à risque » en période pluvieuse. Que dire des trottoirs et des caniveaux supprimés devant les constructions pour la durée des travaux ?  Que dire des immeubles dont les travaux sont suspendus, exemple rue Jacques Duclos et rue Jules Princet ?

Les aires de stationnements en cours d’aménagement à Mitry-Ambourget et à la cité de l’Europe seront enherbées, ce qui est bien, encore faut-il que ces aires soient suffisantes pour contenir le nombre de véhicules qui se présenteront. Notons toutefois que ces deux lieux ne sont pas (encore) impactés par les inondations.

Rue Henri Matisse et la place St Jean, l’ensemble des travaux au cours de ces dernières années a vu des tours disparaître et remplacées par plusieurs constructions d’immeubles, imperméabilisant ainsi de grands espaces sur des lieux initialement végétalisés.

Il est nécessaire que les infrastructures soient prises en compte au moment des projets, et pas après.

Actions

Quand on veut faire prendre des vessies pour des lanternes

Il faut lire Oxygène ! Cette publication de propagande en dit long sur les confusions entretenues par l’équipe municipale. Il est vrai que la tribune de l’adjoint délégué à l’Environnement et aux espaces verts a la prudence de ne jamais parler d’écologie, ce qui est déjà révélateur de l’archaïsme de la pensée animant l’action municipale, quand tous les partis tiennent peu ou prou à se verdir. Pour faire simple, l’écologie vise à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement naturel ainsi qu’à la protection de ce dernier. Ce n’est assurément pas la problématique de l’adjoint délégué à l’Environnement.

Qu’appelle-t-il une politique environnementale des plus ambitieuses depuis 2014 ? D’abord le bilan de la première mandature :

Création de parcs et d’un square végétalisé  « Création » est un leurre lorsqu’il s’agit d’espaces naturels existants : on ne peut parler alors que d’aménagement et d’ouverture au public. C’est bien le cas du parc Napoléon, mieux nommé Solitude, le plus grand des espaces : c’était depuis des décennies un espace abandonné à lui-même. Nul doute que la biodiversité y était bien plus forte qu’après aménagement. La municipalité actuelle bénéficie de l’opportunité de réaliser la « trame verte » qui est un projet qui court depuis plusieurs décennies. Quant à la « végétalisation » à grand renfort de colonnes métalliques, chacun peut juger de son intérêt écologique.
Instauration d’une Charte de l’ArbrePremière nouvelle ! Où est ce texte, qui devait être rédigé en concertation avec les habitants ?
Plantation de 900 arbres Ce chiffre n’a aucun sens, sans communication du ratio arbres coupés/plantés. Et le bénéfice écologique apporté par un jeune arbre est sans commune mesure avec celui des arbres disparus.

Le bilan est donc mince.  En revanche, avoir créé un puits de chaleur en remplaçant les arbres de haute tige de la place-vitrine Abrioux par des arbres en pot et avoir arraché à son milieu naturel un arbre de plus de 500 ans (importé d’Espagne avec un bilan carbone désastreux) est un parfait non-sens écologique. Et rien n’est dit de la disparition du vaste espace de loisir de Balagny confié autrefois en partie au club canin et remplacé par une zone d’activités, ni des menaces qui planent sur d’autres espaces de ce genre, comme celui de Savigny. Finalement, la meilleure décision prise lors de cette mandature est d’avoir provisoirement renoncé à urbaniser une bonne partie du parc Ballanger. Mais restons vigilants.

Soyons clair : ce dont se vante l’adjoint délégué à l’Environnement et aux espaces vert, c’est du cosmétique. Des aménagements certes agréables pour le public, le parc Floréal en étant le meilleur exemple, mais qui ne sont guère différents de la politique de fleurissement de la ville et ne compensent pas les atteintes à l’équilibre écologique faites ailleurs. C’est en tous cas un bel argument de vente pour les promoteurs des nouveaux immeubles proches de ces aménagements.

Que serait une politique réellement ambitieuse ? Une action énergique vers le parc privé pour arrêter dans toutes les zones le bétonnage intensif avec imperméabilisation systématique des sols et disparition des arbres et des jardins. Bien sûr, ce serait moins visible et moins exploitable en termes de propagande. Mais cela profiterait durablement à tous, et pas seulement aux néo-aulnaysiens.

Pourquoi parler d’environnement plutôt que d’écologie ? Parce que l’écologie a une dimension essentiellement démocratique, elle se met en œuvre avec la participation des habitants. Or écouter les habitants, organiser les échanges et chercher des solutions de compromis est une chose qui semble faire horreur à cette municipalité, qui ne répond plus à aucun courrier et couvre d’anathèmes ceux dont elle prétend qu’ « ils salissent notre ville » parce qu’ils souhaitent une urbanisation qui ne laisse pas toute liberté aux promoteurs, qui protège les piétons et le patrimoine bâti autant que naturel. Aulnay Environnement serait ainsi une « association politisée ». Nous nous vantons d’avoir en notre sein des membres qui font des choix électoraux différents, et nous aimerions que ce dialogue et ce respect qui s’établit entre nos membres soit partagé par nos élus, ces élus qui ne l’ont été que par une toute petite minorité d’inscrits.

Certains se demandent : que fait Aulnay Environnement ? Face à une municipalité qui refuse tout dialogue, que faire en effet ? Nous sommes ouverts à toutes les suggestions, mais rien ne peut être fait sans les habitants. Nous les invitons donc à nous rejoindre (aulnay.environnement@gmail.com) pour être plus que jamais une force d’information, d’analyse et de proposition.