Uncategorized

Après l’incendie

Hier soir, durant des heures, nous étions des millions rivés à nos postes de télévision. Nous étions des millions à sentir les larmes nous monter aux yeux lorsque nous avons vu se tordre et tomber la flèche.

Chrétien ou pas, français ou pas, peu importe. Nous avons à ce moment senti combien de simples pierres pouvaient nous être chères au point de faire partie de nous, et d’être comme un membre de la famille. Notre-Dame, c’est notre grand-mère à tous, sévère et coquette à la fois, sublimement élégante, universellement accueillante.

Je crois que toute grande épreuve peut nous grandir, pour peu qu’on soit capable d’empathie. Telle épreuve physique nous permettra de comprendre ce que ressentent par exemple ceux que frappe un handicap. J’aimerais que tous soient capables d’un tel retour sur soi.

Une journaliste hier soir a prononcé  des mots extrêmement blessants pour tous les banlieusards, en disant à un jeune qui avait sauté dans le RER pour être sur place : « vous qui n’êtes pas tout à fait parisien ». Nous l’avons bien compris, nous qui vivons au-delà du périphérique, pour ceux qui vivent tout près, Notre-Dame, c’est naturellement un peu moins notre patrimoine.

Alors nous avons des Notre-Dame qui n’appartiennent qu’à nous. Les lieux n’ont pas besoin d’être imprégnés de religion pour faire partie de notre vie, ni d’être extraordinairement beaux ou anciens. C’et le nom d’une place, c’est une maison en brique ou en meulière, c’est un grand arbre, c’est un parc. Tout cela n’est pas bien vieux, mais c’est ce que nous avons comme patrimoine bien à nous. Et à chaque fois, il y a eu une intention qui devrait perdurer, un désir de pérenniser le souvenir d’une époque, d’un homme, ou de rendre plus agréable la vie des gens.

À chaque fois qu’on porte atteinte à ce patrimoine, c’est une flèche qui nous perce le cœur. Il est bon d‘avoir un peu de culture locale pour comprendre cela, mais sans doute que le cœur devrait suffire, lorsque l’on sait écouter les gens. Nous comprenons qu’une ville doive changer, et que comme les pompiers hier soir, il faille bien faire la part du feu. Nous comprenons que le temps soit à sa manière incendiaire, mais pas que les pyromanes n’en fassent qu’à leur tête. 

Messieurs les élus, si vous avez comme nous été bouleversés hier soir, essayez de comprendre ce que nous ressentons lorsque vos projets s’attaquent à notre patrimoine.     

René-Augustin Bougourd, Aulnaysien depuis seulement 25 ans

Nos Actions

Café Jaudou, lettre au Maire

M. Bruno Beschizza

maire d’Aulnay–sous-bois

Aulnay, le 09 Octobre 2018

Monsieur le Maire,

Nous apprenons par nos amis du CAHRA la mise en vente du café Jaudou, 105 Route de Bondy.

Comme vous ne l’ignorez pas, ce café figure comme élément patrimonial au nouveau PLU de notre ville.

« Intérêt architectural : Belle devanture de café en bois avec marquise métallique finement ouvragée. Intérêt historique : Un des derniers témoins des cafés-commerce de l’entre-deux guerre, époque d’important développement de la ville » (Fiche PLU n°17, annexe au règlement p 48)

Nous espérons qu’une procédure de préemption sera rapidement décidée pour préserver au bénéfice des habitants cette construction, dans un quartier qui manque de repères mémoriels. Cela nous semble correspondre parfaitement à la volonté affichée de la municipalité de préserver le patrimoine.

Dans l’espoir que ce souci patrimonial reste un trait d’union entre les habitants, les associations et l’équipe municipale, veuillez recevoir, Monsieur le Maire, nos meilleures salutations.

Pour le bureau, le secrétaire général d’Aulnay Environnement

Robert Halifax

Original du courrier à télécharger ici

 

2220847747_0266324317_b